
Genève, 22 mars
Aujourd’hui encore, je n’ai pas aperçu les écureuils; ils ne reviennent toujours pas «chez eux». Les arbres pleuraient hier de leur sève ressortant à travers leurs troncs à vif. Quelle triste vision que de se promener le long du Rhône sur le sentier des Falaises, rive droite en aval du Pont de Sous-Terre. Je suis confuse, cherchant à identifier le danger et la menace qui ont nécessité pendant les vacances de février la coupe de centaines d’arbres (dont certains centenaires et d’autres sur la ripisylve) et la mise à nu de falaises friables et vulnérables.
Ce défrichage, réalisé de la sorte, était-il le meilleur moyen pour nous protéger? Les travaux prévus ensuite nécessitent-ils tout cela? Ce chantier aurait-il pu se soucier davantage de la protection du patrimoine naturel? Aurait-il pu être conçu autrement?
Je me sens concernée par le changement climatique que l’on vit et qui s’annonce. Je suis pragmatique et sensible à mon environnement au sens large. Observant l’importance de ce milieu pour la biodiversité en ville de Genève et dans l’infrastructure écologique du canton, pour nous protéger des effets des canicules et pour nous délasser, j’ai vraiment besoin de comprendre pourquoi ce bout de nature en ville est aujourd’hui réduit à cela.
Aussi, je m’étonne de l’accueil réservé à ces travaux. Aucune contestation ou opposition n’a été observée dans l’opinion et les journaux, demandant une justification sur les autorisations données par les offices de l’État ou les alternatives cherchées pour en minimiser l’étendue et l’impact par les services de la Ville!
Je suis également surprise du traitement de cette information, esthétisant le transport par hélicoptère d’arbres coupés et ne reflétant pas les émotions exprimées par certains habitués du quartier (étonnement, colère, nostalgie, etc.) ni exerçant un regard critique sur les impacts de ces coupes, ou plus largement sur les politiques menées (ou non menées) pour protéger la population des effets du changement climatique.
J’espère que le partage de mon questionnement suscitera débat, que les réponses apportées rassureront la population concernée… et que le temps fera revenir les écureuils!
Julia Richet
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Lettre du jour – Les écureuils reviendront-ils?