Les détaillants dégraissent dans l'arc lémanique
D'ici à cinq ans, les détaillants helvétiques devraient effectuer plus de 10% de leurs ventes sur la Toile, selon Credit Suisse.

Les ventes des détaillants helvétiques ont diminué en 2015, sous le coup notamment de l'abandon du cours plancher de l'euro par rapport au franc par la Banque nationale suisse (BNS). L'érosion de leurs recettes s'est encore renforcée l'an dernier, selon l'étude publiée hier par Credit Suisse. Dans ce contexte, les distributeurs dégraissent dans l'arc lémanique.
De 2011 à 2013, les effectifs ont diminué de 1,8% dans les magasins traditionnels, dits stationnaires, à Genève. A Lausanne, au cours de la même période et dans le même secteur d'activité, 2,3% des postes ont été supprimés. Une accélération a en plus été observée à Genève en 2014: moins 2,9%. Les employés de la vente s'avèrent en fait particulièrement exposés dans l'arc lémanique, puisque seulement 0,7% des jobs ont disparu chez les distributeurs de l'ensemble du pays en 2014.
Cette évolution, peu réjouissante a priori, ne saurait surprendre. Les chiffres d'affaires réels des détaillants suisses ont baissé de 0,6% l'an dernier par rapport à 2015. Un an plus tôt, le recul se limitait encore à 0,1%. Comme d'habitude, le commerce de produits alimentaires résiste mieux.
Dégringolade dans la mode
Dans le secteur des denrées alimentaires, les ventes ont en effet échappé à la baisse, tout en frôlant la stagnation: plus 0,2%. Les enseignes spécialisées dans les articles de mode, à commencer par les vêtements et les chaussures, ont en revanche enduré un exercice douloureux. Dans le domaine non alimentaire, les chiffres d'affaires ont en effet chuté de 7% en 2016 par rapport à 2015. Un an plus tôt, la baisse des recettes dans ce secteur dépassait encore tout juste les 4%.
Emplois menacés
Emilie Gachet, économiste au service de la recherche de Credit Suisse, observe en outre un net retrait des ventes dans les produits voués aux soins personnels et à la santé l'an dernier, par rapport à 2015: «Cela indique que le tourisme d'achat continue de peser sur les ventes de ce sous-segment.»
Tous domaines de consommation confondus, le tourisme d'achat demeure d'ailleurs stable, à environ 10 milliards de francs, soit quelque 10% de l'ensemble des achats effectués l'an dernier par les habitants de la Suisse. Les emplettes en ligne s'accroissent en outre à une cadence de plus en plus vive. Les spécialistes de Credit Suisse prévoient que plus de 10% du chiffre d'affaires des détaillants helvétiques se fera en ligne d'ici à cinq ans.
Et tout va beaucoup plus vite dans la vente de vêtements et de chaussures: ce sera environ 18% sur la Toile cette année et un cinquième en 2018. Dans l'électronique de loisirs, près de 30% des recettes proviendront de ventes online cette année déjà.
Dans ce contexte, les pressions s'accentuent sur le personnel des magasins stationnaires (voir infographie). Notamment dans les villes. Une exception: les pharmacies profitent du vieillissement de la population. Jusqu'en 2013, les horlogers et bijoutiers ont su tirer parti de la forte demande de vacanciers chinois séjournant en Suisse. Cette heureuse période paraît cependant révolue.
Triste cerise sur le gâteau. «Nous estimons que le commerce en ligne transfrontalier a continué de profiter d'une forte dynamique de croissance», indique Emilie Gachet.
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