Grand ConseilLes députés ferment le volet politique de Mancy
Le rapport de la commission de contrôle de gestion du Grand Conseil est accepté.

Le parlement a pris acte jeudi soir du rapport de la commission de contrôle de gestion sur l’affaire du foyer de Mancy, structure dédiée aux mineurs souffrant de très lourdes pathologies, notamment d’autisme. Des témoignages faisant état de «manques criants de moyens», d’un lieu vétuste, inadapté, ajoutant aux difficultés d’enfants fragiles, avaient mis le feu aux poudres.
«Personne n’a voulu»
Les différentes enquêtes qui se sont succédé ont mis en exergue un personnel sous tension et divisé, des relations difficiles au sein du foyer, avec la direction de celui-ci, avec l’OMP et la tête du département. Rendue publique la semaine passée, l’enquête de la commission de contrôle de gestion souligne que l’État a failli et que les responsabilités de tous les échelons sont engagées, y compris celle de la magistrate responsable Anne Emery-Torracinta et de son secrétariat général, relativement épargné jusqu’ici.
«Personne n’a voulu ce qui s’est passé, l’intégrité de la magistrate n’est pas en cause, mais la responsabilité politique de l’État est en jeu», répète le président de la commission, Cyril Aellen, qui brise une lance en faveur de la modernisation de la gestion des ressources humaines du canton.
Les partis prennent la parole les uns après les autres avec plus ou moins d’amertume, comme la députée Verte Marjorie de Chastonay. «À Genève, nous sommes très en retard sur l’accompagnement de ces jeunes», conclut-elle. La socialiste Jennifer Conti évoque le caractère «bouleversant» des témoignages entendus pendant l’enquête et explique que l’état a les moyens pour que tous les enfants du canton soient bien accueillis et traités.
«Au sein même du Département de l’instruction publique règne une peur, tout au long de la chaîne, qui empêche les problèmes de remonter», accuse le député PLR Jean Romain. Les autres partis pointent tels ou tels aspects du rapport, qu’ils accueillent favorablement, estimant globalement que le travail avait été bien fait.
Députés pris à partie
«L’État a failli», conclut la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta, qui présente ses excuses et celle du département aux parents. Elle fait le point sur le foyer, la finalisation du projet institutionnel, la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire, de supervisions, etc. «Les choses ont changé, la situation est maintenant stabilisée à Mancy.» Le rapport pointe aussi l’action de l’OMP. Elle fait le point sur ce qui est fait et annonce un rapport d’analyse sur le lien entre le médical et le pédagogique à l’OMP.
«Nous devons revoir la gouvernance de cet office, certes, poursuit-elle, mais le Grand Conseil doit aussi donner les moyens. En 2020, il n’y avait ni postes ni moyens supplémentaires pour le DIP. En 2022, nous sommes revenus avec un plan d’action, la réaction de la Commission des finances a refusé les demandes, puis accepté uniquement les postes de terrain. Or à Mancy, ce sont notamment les moyens administratifs, logistiques et hiérarchiques qui ont manqué.»
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.