«Les convois de chlore menacent de vastes zones urbaines»
Le Conseil fédéral estime que le risque lié au transport de matières toxiques est maîtrisé. Tollé chez les Verts.

Circulez, il n'y a rien à voir! Selon le Conseil fédéral, la population ne court pas de risque inacceptable en raison du transport ferroviaire de marchandises dangereuses. Les conclusions d'un rapport présenté mercredi ne convainquent pas du tout Anne Mahrer (Verts/GE). L'ancienne conseillère nationale a fait du danger des transports de chlore un de ses chevaux de bataille. Interview.
Comment réagissez-vous aux conclusions de ce rapport?
Il y a un terme qui me choque, c'est celui de «risque acceptable». On fait comme si les bases modernes de contrôle censées identifier à temps les menaces permettaient d'éviter les accidents. C'est hallucinant. Pour moi, un risque est de fait inacceptable. D'ailleurs la publication de ce rapport un 28 juin devrait nous faire réfléchir. Le 28 juin 1994, un accident gravissime a eu lieu à Lausanne. Un wagon transportant des matières à haut risque s'est renversé, et il a fallu évacuer la population. Aujourd'hui, avec les transports de chlore, nous ne sommes pas à l'abri. Il suffit d'un déraillement, d'une erreur humaine ou même d'une malveillance pour qu'un drame se produise. Il faut mettre en place le principe de précaution.
Ce rapport montre toutefois que des mesures ont été prises. Les wagons de chlore voyagent à vitesse réduite dans les agglomérations, et les trains ne passent plus par la gare des marchandises de la Praille.
Oui, mais la menace persiste. Des convois dangereux continuent de traverser les zones fortement urbanisées de la côte lémanique. Cette situation empêche aussi l'urbanisation de vastes zones, ce qui empêche de construire des logements dont des villes comme Genève ont besoin. On nous rabâche que l'ordonnance sur les accidents majeurs est appliquée. Elle ne peut toutefois pas éviter tous les dangers. Il y a beaucoup de la langue de bois dans ce rapport. On a l'impression que tout va bien et qu'on peut continuer comme avant, pourvu que les chimistes du Valais reçoivent leur chlore.
Pour vous, il n'y a pas à transiger. C'est une interdiction ou rien.
Les entreprises du Valais pourraient tout à fait produire leur chlore sur place, comme elles le faisaient il y a encore quelques années. Et à ceux qui affirment que cette production coûterait trop cher en raison des coûts de l'électricité, et qu'il vaut mieux importer de France, je rappelle qu'à Bâle, les entreprises chimiques fonctionnent ainsi. J'ai du mal à imaginer que les coûts de l'électricité y soient beaucoup moins chers qu'en Valais, canton qui avec ses ressources en sel et son énergie hydraulique a tous les avantages requis.
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