Grand ConseilLes comptes 2020 de l’État de Genève approuvés à l’unanimité
Un déficit de 498 millions de francs a été annoncé pour l’exercice financier de 2020.

Le Grand Conseil genevois a approuvé vendredi à l’unanimité les comptes 2020 de l’État qui présentent un déficit de 498 millions de francs. La majorité a aussi voté le rapport de gestion de l’exécutif pour cette année particulière de pandémie.
L’exercice financier 2020 a été marqué par les effets de la crise et les coûts de trois grosses réformes (fiscalité des entreprises, augmentation des subsides d’assurance maladie et recapitalisation de la Caisse de prévoyance de l’État). Un déficit proche du milliard était attendu, mais des revenus supplémentaires ont finalement permis de l’atténuer.
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Ces comptes 2020 n’ont pas suscité de vifs débats, étant donné qu’il s’agit d’approuver leur exactitude. En revanche, le rapport de gestion du Conseil d’État qui les accompagne a une teneur beaucoup plus politique. Contrairement au rapport de l’année précédente qui avait été recalé, le rapport 2020 a été approuvé par la majorité: 47 voix contre 34 (PLR, Ensemble à Gauche et UDC) et une abstention.
En vue du budget
Le PLR a tenu à séparer la gestion extraordinaire de la crise sanitaire, qu’il considère comme bonne, de celle de l’ordinaire. Il a dénoncé dans ce cas une crise des dépenses et déploré l’absence de prise de conscience de la part du Conseil d’État. L’UDC suit la même ligne en critiquant des dépenses en hausse constante.
Également dans l’opposition, mais pour des raisons inverses, Ensemble à Gauche a appelé à renforcer massivement les services publics et à mettre en place un plan d’urgence pour faire face à la crise sociale. Le PS et les Verts, qui ont au final approuvé le rapport, ont aussi dénoncé un manque de moyens. Ces déclarations s’inscrivent déjà dans le cadre du projet de budget 2022 qui sera dévoilé mi-septembre.
Crédits supplémentaires
La grande argentière, Nathalie Fontanet, après un hommage appuyé à la fonction publique qui a œuvré pendant la crise sanitaire, a insisté sur la nécessité d’avoir des finances publiques saines et durables. La conseillère d’État PLR sera donc attendue au tournant par le Grand Conseil lors des débats budgétaires.
Chacune des treize politiques publiques a été décortiquée lors des discussions sur le rapport de gestion. Les critiques les plus virulentes sont venues de l’extrême gauche qui constate un renforcement des inégalités avec la crise.
Ensemble à Gauche a accusé l’exécutif «d’avoir tourné le dos aux travailleurs précaires» pendant la crise sanitaire tout en privilégiant l’aide aux entreprises. Une attaque balayée par Nathalie Fontanet: «Personne n’a été laissé sur le bord du chemin», a-t-elle relevé en rappelant que 439 millions de crédits supplémentaires ont été votés pour les besoins sociaux, les entreprises et le système sanitaire.
Pistes cyclables
La politique publique concernant la mobilité, sujet brûlant à Genève, a aussi été très critiquée et refusée. L’UDC a déploré une politique qui, selon lui, privilégie les cyclistes et les transports publics en oubliant les automobilistes et les motards. Les nouvelles pistes cyclistes tracées en 2020 pendant la crise ont été fustigées par le MCG, l’UDC et le PLR.
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Les débats se sont aussi agités lors de l’examen de la politique publique concernant les impôts. Le PS regrette les refus systématiques de toute hausse d’impôts et critique une politique fiscale qui favorise les plus riches. La droite a rappelé que précisément 4% des riches contribuables paient 50% de la totalité des impôts.
ATS
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