Aménagements urbains à GenèveLes brumisateurs en souffrance regardent tomber la pluie sans la faire
Les bancs publics pour séniors sont toujours privés d’eau. Raisons du couac: des pièces à changer qui n’arrivent pas.

Le ciel a donc pris le relais, comme annoncé dans les bulletins météorologiques de la semaine. Chaque après-midi, une pluie salvatrice vient copieusement arroser les micro-oasis de verdure, préfigurant ce qu’on attend d’elles depuis le 16 juin, date initialement prévue pour leur mise en service en cinq endroits différents de la ville.
«Installation en cours. Merci pour votre patience.»
La première canicule est passée, le dispositif est toujours en attente de rafraîchir nos aînés. Les brumisateurs ne veulent pas fonctionner. Un panneau informatif vient d’être posé par dépit sur les stations à l’arrêt. Il est sobre dans son libellé: «Installation en cours. Merci pour votre patience.»
Le work in progress ne saute pas aux yeux, car tout semblait monté et branché depuis belle lurette. Le «souci technique» est donc plus important qu’une simple panne circonstancielle. Le coordinateur du projet «De parc en parc», coiffant les spots de brumisation, s’explique sur les raisons de cette contrariété majuscule.
Rupture de pièces détachées
On cite M. Mirko Saam: «Les difficultés rencontrées ne sont liées qu’au retard de livraisons de pièces détachées et qui doivent impérativement être remplacées avant la mise en service de ces installations. Mais, en ce moment, les chaînes d’approvisionnement sont ce qu’elles sont et nous obligent à être patients.»
Pièces détachées? Lesquelles? Les filtres UV des brumisateurs. Ils devaient être changés. «Quatre sur cinq ne sont pas arrivés comme on nous l’avait promis», poursuit notre interlocuteur, regrettant ces reports successifs dans la livraison.
Un seul exemplaire a donc été posé. Il profite au modèle aménagé à la hauteur du 7, rue de la Terrassière. Celui-là marche, et plutôt bien. En début de semaine, on y a vu un groupe de retraitées hilares s’amuser à attraper à la main les microgouttes s’évaporant à vue. L’une d’elles, moins regardante sur le ressenti thermique de la chose, était surtout contente de continuer à tirer sur sa cigarette, faisant la démonstration devant les nombreux passants, que l’on pouvait, ici, fumer sous la douche.
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