Les bons réflexes à adopter au quotidien
Mis à part le PET, bien identifié, trier le plastique est une jungle. Mais limiter l'emballage en amont est encore la meilleure solution

Comme la Migros, les autres grands distributeurs ont tous installé des parois de tri.
Ordre, contrordre, désordre. Des informations contradictoires ou des pratiques différentes, d'un canton à l'autre, voire entre communes voisines, sèment encore parfois la confusion dans les esprits. Le plastique se trie ici, se jette là, et, in fine, est incinéré dans la plupart des cas. «Ces directives qui se contredisent provoquent un dégât d'image considérable et peuvent décrédibiliser le secteur du recyclage», déplore Marc Ehrlich, CEO du groupe Vipa. En novembre 2017, l'Office fédéral de l'environnement faisait part de son scepticisme quant au tri des déchets plastiques mélangés en provenance des ménages. En clair: mettez-les à la poubelle, leur recyclage étant peu approprié d'un point de vue coût - efficacité. On parle là des emballages alimentaires, barquettes, gobelets de yoghourts et autres, qu'il ne convient plus d'amener à la déchetterie dans des sacs séparés. En revanche, depuis quelques années, les grandes surfaces recueillent toutes le PET, ainsi que les «flaconnages en plastique», soit toute bouteille ou flacon pourvu d'un bouchon (estampillés PE). Un tri suggéré par la Confédération afin que la grande distribution soit proactive en la matière.
Grandes surfaces
La plupart des commerces ont d'ailleurs mis en place d'eux-mêmes des parois dédiées au tri. C'est le cas depuis 2014 à la Coop, qui récupère ainsi 700 tonnes de PEt par an, et 2000 tonnes de plastique. La Migros a ouvert les feux en 2013 déjà (2900 tonnes de bouteilles en plastique en 2019). La récolte séparée de polyéthylène (PE), soit le plastique qui compose les flaconnages vise à récolter le moins possible de matériaux étrangers. «Il y a plusieurs sortes de plastiques, et il faut rassembler les mêmes molécules pour faire du recyclage, explique Marc Ehrlich. Comme pour le PET, il faut que ce soit homogène à 90% minimum.» «Les emballages faits de matériaux composites comme certains verres, bols, tubes, sachets, risquent de contaminer la collecte et donc de rendre impossible le processus du recyclage», précise Migros. Raison pour laquelle le tri chez soi serait par trop difficile et encombrant, si tant est que l'on arrive à se repérer dans la jungle des pictogrammes. Les autres matériaux, relève-t-on chez Aldi, comme le polystyrène (PS), sous sa forme dure (enveloppe de CD) ou plus molle (yoghourts), ainsi que les seaux, barquettes de margarine ou jouets en polypropylène (PP), ne représentent qu'une infime partie des plastiques collectés. La déchetterie, pour des questions de taille, est souvent leur destination finale. Lidl et Manor reprennent aussi les bouteilles en plastiques, et le succès est au rendez-vous. Tous ces plastiques PE sont envoyés dans les deux points de recyclage suisse, chez Innoplastics pour la Suisse alémanique et RC-Plast pour la Suisse romande. Ils y sont transformés en granules utilisés notamment dans la construction, pour les gaines de câbles. Le volume du plastique recyclé augmente sensiblement, mais pour l'heure plus de 70% de ces déchets sont incinérés. Avec quels rejets dans l'air? «A l'usine de Tridel de Lausanne, des mesures sont effectuées en permanence pour évaluer les poussières, l'oxyde d'azote et le monoxyde de carbone (CO), et 97% des valeurs sont en dessous des critères e la Loi sur la protection de l'air, détaille Clive Müller, de la Direction générale de l'environnement du canton de Vaud. Une entreprise certifiée vérifie chaque année ces contrôles, et mesure également les métaux présents dans les poussières et la dioxine. Pour l'oxyde d'azote par exemple, les concentrations sont infimes soit 0,5 microgramme/m3, alors que la loi autorise 10 mgr/m3 pour les usines et 20 mgr/m3 pour les chauffages à bois individuels». Les panaches blancs qui s'échappent des cheminées sont constitués essentiellement de vapeur et de CO2 (7,6% du CO2 émis en Suisse est imputable aux usines de traitement des déchets).
Privilégier le vrac
Le mieux, souligne Laurianne Altwegg de la Fédération romande des consommateurs (FRC) est encore de limiter sa consommation d'emballages. «Il faut bannir les pailles, les couverts en plastiques, les assiettes en carton, et éviter autant que possible les portions individuelles, même si elles sont bien pratiques pour la pause de midi». Pour les courses, la lutte contre le suremballage doit devenir un réflexe. On peut remettre dans les murs de tris certains contenants juste après son passage à la caisse, mais on peut aussi essayer de s'en passer. «Évitez les sachets pour les fruits et légumes, prenez vos propres petits sacs au besoin, et privilégiez tout ce qui peut être acheté en vrac». Le réseau des magasins spécialisé dans le vrac s'étend rapidement, mais le maillage est encore très lâche, surtout sur les trajets travail - domicile. «Il n'y a pas que les épiceries spécialisées, les grandes surfaces font des efforts, les tupperwares personnels sont parfois acceptés, il faut se renseigner. Et certaines épiceries classiques proposent aussi, et de plus en plus, l'achat en vrac», poursuite Laurianne Altwegg. Quant au «sac à commis» réutilisable, en avoir en permanence un sur soi est aussi une bonne habitude à prendre. Ou, à défaut, un petit sachet compostable (avec le dessin du treillis vert et blanc, et les logos OK Compost, ou Compostable, pour ne pas les confondre avec les sacs biodégradables, lesquels contiennent du plastique). Selon une étude de la FRC parue ce mois-ci, 82% des 103 communes testées les acceptent dans les bennes de recyclage.
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