L'église roumaine de Genève importe quelque 60'000 tavillons pour rénover son toit
La communauté a mis des années pour récolter les 140'000 fr. nécessaires à la rénovation de l'édifice.

Un clocher posé sur une pelouse. L'image n'est pas commune. C'est pourtant bien celle que les badauds découvrent en passant devant le numéro 43 du chemin du Bois-des-Arts, à Chêne-Bourg. Là, dans cet espace qui borde la route Blanche, se dresse l'Eglise orthodoxe roumaine. Vingt-deux ans après sa construction, l'édifice en bois voit aujourd'hui sa toiture entièrement rénovée. La préparation du chantier n'a pas été une mince affaire: quelque 60 000 tavillons ont dû être importés du nord de la Roumanie. Les tavillons? Des sortes de tuiles en bois «taillées en forme de bec de canard pour permettre l'écoulement de l'eau», explique Radu Eftimie, président de la communauté roumaine de Genève. «Lorsque nous avons construit le toit, les tavillons n'ont pas été bien traités et ils commençaient à pourrir, précise-t-il. En Roumanie, on rénove les toits des églises tous les cinq ans environ, mais ici, on n'y est pas arrivé.»
C'est que les travaux coûtent cher en Suisse: 140 000 francs, dont 40 000 rien que pour l'échafaudage. La communauté a mis de longues années pour récolter les fonds nécessaires auprès de ses membres et donateurs. «On est serré serré, mais on y est parvenu», souffle Radu Eftimie, qui confie avoir essayé de négocier un demi-échafaudage auprès des autorités. En vain. Le chantier s'est ouvert il y a environ deux semaines au chemin du Bois-des-Arts. Pour des raisons de sécurité, l'imposant clocher de neuf mètres de haut, pesant près de trois tonnes, a dû être décroché à l'aide d'une grue. Au total, sept ouvriers, venus directement de Roumanie, s'attellent à clouer quatre épaisseurs de tavillons de sapin sur la charpente et la tour de l'église. «Ce savoir-faire artisanal commence petit à petit à se perdre en Roumanie», regrette le président de la communauté.
Les églises en bois sont typiques de la région du Maramures, au nord du pays. En 1995, la communauté roumaine de Genève avait opté pour cette architecture avant tout pour des raisons financières. «Un édifice en briques coûtait trop cher, les membres de la communauté étaient tous des réfugiés politiques, nous avions peu d'argent», explique Radu Eftimie.
Les Roumains de Genève ont également dû revoir à la baisse la hauteur du clocher. «Chez nous, ils mesurent 15 mètres au minimum, détaille le spécialiste. Ici, les autorités nous ont accordé une hauteur de neuf mètres maximum. Nous nous y sommes conformés. Au final, ce n'est pas si mal, car les hauts clochers sont délicats à entretenir.»
Le président de la communauté roumaine souhaiterait que le bâtiment soit classé au patrimoine genevois. Il a entamé les démarches il y a longtemps déjà. Il invite d'ailleurs tous les Genevois qui ne connaissent pas encore cette église à l'ambiance si particulière à participer à la prochaine kermesse de la communauté, le 10 juin. D'ici là, les travaux seront terminés.
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