L’exigence de la durabilité appliquée à l’économie est assez simple: conjuguer de pair rentabilité financière, écologique et sociale ; créer de la valeur sur ces trois axes. Tout en plafonnant les taux de retour sur investissement, car trop rémunérer les capitaux c’est enlever de la substance à l’entreprise et pénaliser tant sa clientèle que ses salarié.e.s.
L’Économie sociale et solidaire est une approche apparue au XIXe siècle en réaction à la brutalité des mutations d’alors, mais qui s’inscrit parfaitement dans l’économie de demain. Des personnes s’y organisent elles-mêmes pour répondre à leurs besoins en constituant des mutuelles et coopératives de production, d’épargne, d’assurance ou de logement. On y trouve aussi d’autres formes juridiques, mais leur point commun est d’être des entreprises du secteur privé, dévolues à l’utilité collective et pratiquant des modes d’organisation participatifs. Toutes investissent dans la minimisation de leurs impacts écologiques et la maximisation de leurs impacts sociaux ; la durabilité est dans leur ADN bien avant que cette notion n’apparaisse.
Dans notre canton, 400 entreprises sont regroupées au sein d’APRÈS (Association pour la Promotion de l’Economie Sociale et solidaire), le réseau genevois de l’ESS. Durant l'année 2021, une étude statistique a été réalisée auprès de ces entreprises, avec le soutien du Canton de Genève et de l'Université de Genève. Cette enquête montre que plus de 80% des entreprises de l’ESS sont actives dans les six domaines suivants: social, santé et insertion (14,7%) ; arts, culture, sport et loisirs (14,4%) ; enseignement, formation et petite enfance (13,2%) ; services non-alimentaires (13,2%) ; engagements citoyens locaux et de solidarité internationale (12,5%) ; secteur agro-alimentaire et de la restauration (10,1%).
Trois de ces secteurs – soit: social, santé et insertion (37,45%), enseignement, formation et petite enfance (21,7%) et services non-alimentaires (11,36%) – fournissent 70% des emplois de l’ESS. Au total, les membres d’APRÈS représentent à Genève 6'000 emplois, soit 2% de tous les emplois, en progression continue. En effet, si en 2009 l’ESS totalisait un chiffre d’affaires de 213 millions de CHF, dix ans plus tard, il était de 559 millions, le nombre des entreprises passant de 145 à près de 400. Elles réalisent près de deux tiers de leurs revenus par leurs ventes, dont 58% sur les marchés privés et 5% par les commandes publiques ; les dons représentent un peu plus de 7% et les subventions pour prestations effectuées 28%. Notonségalement que les femmes yoccupent 46% des sièges dansles instances stratégiques.
Enfin, si le salaire annuel médian brut (pour un équivalent temps plein) le plus bas est de 60'000 fr. (soit 5000 fr. par mois), le salaire annuel médian brut le plus haut est de 96'000 fr. soit 8000 fr. par mois, par rapport à un salaire médian brut à Genève de 7'555 fr. (2020). Cet écart salarial médian de 1,6 signifie que les plus hauts salaires sont 1,6 fois plus élevés que les plus bas. A titre de comparaison, une récente étude d'UNIA indique un écart salarial moyen en Suisse (2020) de 137...
L’enquête a également permisde consolider un répertoirede 72 bonnes pratiques entrepreneuriales, qu’APRÈS met trèsvolontiers à la disposition de l’ensemble du tissu économiquegenevois (apres-ge.ch/etude-pratiques).
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L’invité – L’économie sociale et solidaire en action à Genève