L'éclairagiste a envoûté le public
Phébus a copieusement versé son miel sur la Fête du théâtre.
Sans les faveurs d'Hélios, les efforts des institutions participantes, des artistes et des organisateurs de la Fête du théâtre eussent pu passer inaperçus. Heureusement, le soleil d'automne a abondamment arrosé la manifestation, ce week-end au bout du lac, permettant au dialogue de fleurir à l'extérieur comme à l'intérieur, entre publics et créateurs de tout poil.
4-2 pour l'équipe de l'Alakran
Parmi une soixantaine de propositions, toutes catégories confondues, nos pas nous ont guidés vers trois des plus fantaisistes. À la Grütli Champions League, d'abord, où les matches de foot se sont succédé samedi soir au sous-sol du théâtre éponyme. Marquage à la bande adhésive à même le plateau, projecteurs verts braqués depuis les cintres, sono pulsatoire, maillots colorés, quelques perruques et une grosse dose de bonne humeur ont suffi à créer une ambiance tifoso-dramatico-déjantée. Sans oublier bien sûr les bouteilles de champagne remises aux capitaines victorieux au terme des confrontations – de dix minutes chacune.
Ancien commentateur sportif, Bastien Semenzato arbitrait les équipes, composées de quatre joueurs, qui défendaient les couleurs qui de la Manufacture lausannoise contre l'École genevoise Serge Martin, qui de la compagnie de l'Alakran contre les employés du Grütli notamment. À chaque faute, un gage – dont le port d'un masque à l'effigie de Donald Trump n'était pas le plus sévère. Céline Nidegger, elle, aussi lookée que son partenaire, agitait les pompons de la cheerleader entre deux interviews filmées à l'issue des matches. On ne doute pas de retrouver un team ou l'autre du tournoi sélectionné pour le prochain Mondial.
Histoire de l'art performée
Dimanche, salle de l'exposition «Hodler intime» au Musée d'art et d'histoire. La médiatrice attitrée du lieu effectuait sa visite guidée – sur un ton que l'on devinait plus théâtral que d'ordinaire – quand l'intempestif «Fantôme du maître», alias Philippe Macasdar, s'est mis à l'interrompre. Peigné, affublé d'une barbe postiche et costumé pour la circonstance, l'ex-directeur du Théâtre Saint-Gervais n'a plus cessé ensuite de ponctuer les commentaires de l'employée d'exclamations et autres citations des journaux ou correspondances du peintre dont on commémore le centenaire de la mort. Passant de la troisième à la première personne, et retour, le texte fut même confié ponctuellement à des membres de l'assistance. À l'issue de l'exercice, deux miracles se sont produits: Hodler, enfin compris, a pu renoncer à hanter le MAH; Macasdar, reconverti, a pu rallier deux artistes par lui programmées, Claude-Inga Barbey et Doris Ittig, dans le défrichage de ce nouveau genre qu'est le spectacle sous cimaises.
Sur la Rive droite, une foule bigarrée et multigénérationnelle s'est massée dans l'après-midi autour de la petite scène installée à Lissignol. Accoudées à un mur que coloraient tant les plantes que les tags, les compagnies de théâtre de rue s'y sont enchaînées pour le bonheur des curieux. Les amours chenues de Georges et Victoria y ont cédé l'arène au conte de «Blanche-Neige» revisité par Joane Reymond. Et tout au long de ce lumineux week-end, les prestations ont été compilées sur Facebook par les «Langues critiques» d'une escouade d'étudiantes de l'Université ouvrière.
Fête du théâtre Prochain rendez-vous du 11 au 13 octobre 2019
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