Les instruments dingos (3/7)Le waterphone, un appel surnaturel
L’invention de Richard Waters, avec ses sonorités étonnantes, a apporté une couche de mystère à «Matrix» ou à «Star Trek», et a ouvert le dialogue avec les cétacés.

Que les amateurs de plongée en eaux salées ou douces se détrompent immédiatement: l’heure des appels et des envois de textos en condition subaquatique n’a pas encore sonné. Alors oui, de par son nom, le waterphone nous tend une embuscade pernicieuse en faisant croire à une avancée technologique cruciale pour l’humanité. Au lieu de quoi il nous renvoie tout simplement au patronyme de son inventeur, le peintre et sculpteur Richard Waters (1935-2013). La conception de l’Américain est d’une simplicité désarmante.
Sur les bords d’une base circulaire en acier, l’homme a placé des tiges en bronze de hauteurs dissemblables, chacune produisant par conséquent une hauteur de note différente lorsqu’elle est frottée par un archet de violoncelle ou de contrebasse. Au centre de cette petite structure se fixe aussi un cylindre permettant la prise de l’instrument. Ici, l’espace vide à l’intérieur du tube peut être rempli d’eau, ce qui ajoute un effet vibratoire tout à fait saisissant sur les sons issus du frottement.
Le rendu du waterphone, parlons-en. Il renvoie tout droit vers des atmosphères mystérieuses, suscitant un sentiment modéré d’inquiétude, voire d’anxiété. C’est ce qui a très probablement convaincu les réalisateurs de la trilogie «Matrix», de «Star Trek», de «L’Inspecteur Harry» et d’autres films encore à l’intégrer dans leurs B.O. D’autres, comme l’artiste conceptuel Jim Nollman, l’ont utilisé pour communiquer avec les cétacés, lesquels, on le sait, ne lisent pas les textos.
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