Financement français boucléLe tram de Saint-Julien franchit une nouvelle étape
Grâce à un apport départemental, le budget est équilibré pour la partie haut-savoyarde. À Genève, le dossier est en mains de la justice fédérale.

L’affaire est dans le sac. Les autorités françaises ont «définitivement adopté» le financement du projet de tram de Saint-Julien pour le tronçon qui est de leur ressort. Selon le journal «Le Messager», la bonne nouvelle a été annoncée lundi soir lors du conseil communautaire des communes du Genevois.
Son président, Pierre-Jean Crastes, a indiqué qu’un apport de 11 millions d’euros, confirmé par le département de Haute-Savoie, permettait de boucler le financement des 1400 mètres de tracé sur le territoire de l’Hexagone dont le devis total est évalué à 42 millions d’euros. Les diverses collectivités haut-savoyardes financent une moitié de la facture qui sera aussi supportée pour un gros tiers par la Confédération suisse, dans le cadre du deuxième projet d’agglomération, le solde relevant de fonds nationaux ou européens.
La partie française comptait entamer dès cette année des travaux urbanistiques préparatoires, mais le coronavirus risque de jouer les trouble-fêtes, rapporte encore le journal régional haut-savoyard. Sans grande conséquence puisque la partie suisse du tracé - soit 4,6 kilomètres qui assureront le lien avec le reste du réseau - n’est pas encore prête à démarrer.

L’extension de la ligne de tram 15 sur sol genevois, des Palettes à Perly, est divisée en deux étapes, la première devant mener de l’actuel terminus lancéen jusqu’à la zone industrielle de Plan-les-Ouates (ZIPLO) via le futur quartier des Cherpines. Toute-puissante en matière ferroviaire, Berne a délivré le 3 août l’autorisation de lancer cette partie du chantier. Mais parmi les quelque 250 voix qui s’étaient initialement élevées contre le projet, on trouve un irréductible qui a actionné la justice.
Bras de fer en justice
Invoquant la primauté de l’intérêt général, l’État de Genève a donc entamé des démarches auprès du Tribunal administratif fédéral afin que ce recours n’ait pas un effet paralysant sur les travaux. La Cour devrait se prononcer sur cette question de l’effet suspensif du recours durant ces prochains mois. À l’Office cantonal des transports, on se dit «raisonnablement optimiste» quant à la possibilité de lancer le chantier au printemps prochain. Si tel est le cas, cette étape pourrait être mise en service en 2023.

Quid de la seconde étape helvétique, allant de la ZIPLO à la frontière? Elle aussi fait face à des oppositions, au nombre d’environ 80. Il peut s’agir parfois de démarches qui visent simplement à entrer en négociation sur tel ou tel aspect et des conciliations sont en cours.
Gros ouvrages
Quoi qu’il en soit, l’idée est de ne pas attendre la fin du premier chantier pour entamer les travaux du second tronçon qui impliquent deux gros morceaux: un pont permettant au tram de franchir l’autoroute ainsi qu’un contournement routier du village de Perly, afin que le tram puisse emprunter librement l’axe principal qui traverse cette localité.
Avec de telles sophistications, le devis de la partie helvétique est évalué à quelque 294 millions de francs. Avec là aussi un appui fédéral conséquent (40%) par le biais du projet d’agglomération.
La nouvelle ligne doit mettre Saint-Julien à 25 minutes de la gare Léman Express de Pont-Rouge. Selon un accord passé avec les communes concernées (Plan-les-Ouates et Confignon), cette desserte est aussi une condition à l’érection d’un millier de logements dans le premier secteur d’urbanisation des Cherpines.
La gestation du projet a été ardue. On espérait initialement l’inaugurer en 2018.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.