Programmation décaléeLe Théâtre du Grütli cale sa saison 2023 sur le calendrier civil
Contrairement à l’usage qui colle à l’année scolaire, la direction du Centre de production et de diffusion des Arts vivants a révélé la semaine dernière son menu pour les douze mois à venir.

Pour le rendez-vous annuel qu’elles donnent à leurs adeptes, Barbara Giongo et Nataly Sugnaux-Hernandez ne manquent pas, à chaque fois, de revêtir leurs plus beaux atours. Jeudi dernier, au 2e étage du Grütli, c’était paillettes, sequins et éclats d’argent jaillissant des décolletés! Devant une salle fervente, les deux meneuses du théâtre depuis 2018 présentaient leur ultime saison intégrale, puisqu’un nouveau pilotage prendra le relais à la mi-2024. Et comme elles ajustent désormais leur grille de programmation sur le calendrier solaire – plutôt que scolaire –, de deux vues d’ensemble, on n’en garde finalement qu’une et demie.
D’ici à la fin de règne, pas question de changer les bonnes habitudes: accessibilité, tous les lundis, du Bureau des compagnies qui délivre ses conseils aux professionnels désorientés; résidences d’artistes; tarifs au choix pour tous les spectateurs; publication d’un journal gratuit jusqu’ici bimestriel, dorénavant trimestriel; utilisation du féminin générique dans la communication; et main tendue à tous les festivals du cru, de La Bâtie à Antigel en passant par C’est Déjà Demain (CDD).

Le premier marathon en date est le fruit d’un accouchement à domicile. Quatrième du nom, GO GO GO!!! (à prononcer avec la fougue des deux quinquas aux commandes) propose, à l’œil, pas moins de 17 performances et spectacles comprimés en trois jours à la mi-janvier (12-14). On y picore allègrement parmi les formes chorégraphiques ou théâtrales dues, ici à Clara Delorme ou Mélissa Guex, là à Yann Hermenjat ou Guillaume Miramond, qui s’aventurent volontiers dans les recoins peu fréquentés, voire tabous. Et on conclut le butinage par une fête saturnale.

Deux solos féminins, accueillis en collaboration avec Antigel, se distingueront en février: la dose d’espoir face aux prophéties apocalyptiques injectée par Marion Thomas sous le titre «Nous sommes les amazones du futur»; et la fusion de Chiara Bersani, performeuse italienne atteinte de la maladie des os de verre, avec la figure mythique de la licorne dans «Gentle Unicorn».

Ils seront suivis aussitôt par trois coproductions maison attendues: «La 7G» de Sébastien Grosset qui, à l’aide d’écrans, démultiplie le seul Christian Geffroy Schlittler en huit aïeuls pour narrer une généalogie patriarcale; le «Radio Jam» cosigné par Massimo Furlan et Claire de Ribaupierre, qui préside en toute simplicité à la rencontre improbable de deux musiciens; et la performance musicale de l’Anglo-Zurichois Phil Hayes avec la chanteuse de gospel expérimental Taimashoe, «Invited Ghosts».
Jusqu’à l’été, on retient encore la création de «Boom!» un cri de ralliement collectif en soutien aux activistes des ZAD (zones à défendre), «pour que demain ne ressemble pas à aujourd’hui». Et enfin, pendant que la salle au sous-sol de la Maison des arts du Grütli subira des travaux, un rendez-vous en plein air au Jardin de la Marbrerie à Carouge, lors duquel Floriane Mésenge, Maxime Gorbatchevsky et Jean-Daniel Piguet nous emmèneront en «Autostop» à bord de voitures anonymes et… kaléidoscopiques. Quant à la suite, on se conformera à l’usage en y revenant après l’été!
Théâtre du Grütli, www.grutli.ch. À voir encore du 10 au 21 décembre: «Mer plastique», du chorégraphe Tidiani N’Diaye.
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