Exploration spatialeLe télescope James Webb est entièrement déployé
L’engin a effectué ce samedi la phase finale de son ouverture dans l’espace, une étape cruciale de son périple qui l’emmènera à 1,5 million de kilomètres de la Terre.

La recherche spatiale est entrée dans une nouvelle ère le 25 décembre avec le lancement du télescope James Webb à bord d’une fusée Ariane 5. Doté d’un miroir mesurant 6,5 mètres d’envergure, l’engin à 10 milliards de dollars est le télescope spatial le plus puissant jamais construit.
La phase finale de l’ouverture du télescope avait lieu ce samedi, deux semaines après le décollage, avec le déploiement du miroir principal. James Webb se trouve désormais dans sa configuration finale et pourra ainsi commencer son exploration du cosmos dans un peu plus de cinq mois.
«Je suis ému», a déclaré en direct par vidéo Thomas Zurbuchen, responsable des missions scientifiques à la Nasa. «Quelle étape extraordinaire.» Le déploiement dans l’espace d’un tel télescope, non seulement de ses miroirs mais aussi de son bouclier thermique plus tôt cette semaine, était une procédure ultra-périlleuse qui n’avait jamais été tentée par le passé. Les astronomes du monde entier peuvent aujourd’hui pousser un grand soupir de soulagement, la mission semblant à présent en très bonne voie de réussite.
La taille du miroir du télescope James Webb lui procure une sensibilité sept fois plus grande que le télescope Hubble et permettra ainsi de détecter des objets avec une luminosité plus faible. Autre différence avec son prédécesseur: James Webb opérera dans une longueur d’onde échappant à l’œil, l’infrarouge proche et moyen. Un rayonnement que tout astre, corps ou plante émet naturellement et que le télescope pourra capter à de longues distances.
Tel un origami
Trop grand pour entrer tel quel dans une fusée, le télescope a dû être plié sur lui-même tel un origami avant d’être ouvert dans l’espace. Les deux côtés du télescope avaient ainsi dû être repliés vers l’arrière. La première de ces deux ailes a été déployée vendredi, et la seconde s’est ouverte samedi matin comme prévu. Mardi, son bouclier thermique a été déployé avec succès.

D’une valeur de quelque 10 milliards de dollars, James Webb est piloté depuis Baltimore, sur la côte est américaine. La Nasa retransmettait samedi en direct les images de la salle de contrôle, où des dizaines d’ingénieurs ont applaudi de joie à l’annonce du déploiement complet.
Observer les premières galaxies
Le télescope devrait atteindre d’ici un mois son orbite finale à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Cinq mois d’ajustements et étalonnages seront encore nécessaires avant qu’il soit pleinement opérationnel. Il sera alors prêt à scruter l’espace et permettra peut-être d’élucider certains mystères sur l’origine de l’Univers.
Observatoire spatial le plus puissant jamais conçu, James Webb doit notamment permettre d’observer les premières galaxies, formées seulement environ 200 millions d’années après le Big Bang. Il doit également faire un grand pas dans l’exploration des exoplanètes, qui sont en orbite autour d’autres étoiles que le Soleil. Il examinera leur atmosphère, en quête de conditions propices à l’apparition de la vie. Sont aussi prévues des observations plus proches, dans notre système solaire, de Mars ou encore Europe, une lune de Jupiter.
Pour détecter les faibles lueurs venues des confins de l’Univers, James Webb avait besoin d’un miroir principal plus grand que tous ceux envoyés en orbite jusqu’à présent. Le miroir secondaire, bien plus petit et placé au bout d’un tripode en face du miroir principal, avait été déployé avec succès mercredi. Il sert à concentrer la lumière du miroir primaire, avant de la diriger vers un troisième miroir et les quatre instruments scientifiques.
James Webb doit opérer durant au moins cinq ans mais pourrait sonder les mystères de l’Univers pendant plus de dix ans.
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