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Un essayiste d'extrême droite, violemment opposé au mariage homosexuel, s'est suicidé mardi dans la cathédrale de Notre-Dame, provoquant l'évacuation de la foule des touristes qui visitaient ce monument de l'art gothique en plein cœur de Paris.

«Tout notre respect à Dominique Venner, dont le dernier geste, éminemment politique aura été de tenter de réveiller le peuple français», a très vite réagi Marine Le Pen, la présidente du FN, dans un tweet.

Un tel suicide dans ce haut lieu touristique est «sans précédent», selon l'évêché et le ministre de l'Intérieur en charge des cultes Manuel Valls, qui s'est rendu sur place.

Dans un post publié mardi sur son blog, l'essayiste, ancien militant de l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète) et auteur d'ouvrages d'histoire ou sur les armes, dénonce la «loi infâme» qui ouvre le mariage aux couples homosexuels.

Mais il juge aussi que le vrai «péril» est lié au fait que la France est «tombée au pouvoir des islamistes». Il dénonce aussi l'«immigration afro-maghrébine».

Cela va «au-delà» du mariage gay

«Je ne crois pas que l'on puisse lier son suicide à cette affaire de mariage, cela va bien au-delà», a déclaré son éditeur Pierre-Guillaume de Roux, qui voit dans ce geste «une puissance symbolique extrêmement forte qui le rapproche de Mishima», l'écrivain japonais qui s'était suicidé en 1970, un geste politique.

L'essayiste de 78 ans s'est donné la mort devant l'autel peu après 16 heures à l'aide d'un pistolet à un coup de fabrication belge, selon des sources policières. La cathédrale dans laquelle se trouvaient 1500 personnes, selon Manuel Valls, a rapidement été évacuée mardi après-midi, sans incident.

Dominique Venner a posé une lettre sur l'autel, dans le chœur, a précisé Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale. Une lettre qui selon une source policière, est dans l'esprit de son ultime envoi sur son blog.

«On ne le connaissait pas, ce n'était pas un fidèle de la cathédrale», a expliqué monseigneur Jacquin. Toutes les messes ont été annulées jusqu'à 20 heures, lorsqu'une «veillée pour la vie» sera organisée avec les évêques d'Ile-de-France.

«On va prier pour cet homme, comme pour tant d'autres qui sont à bout», a ajouté Mgr Jacquin. L'historien proche de l'extrême droite est notamment l'auteur d'une «Histoire de la Collaboration» (éditions Pygmalion), un pavé de 767 pages paru en 2000, a indiqué l'historien Jean-Pierre Azéma.

«C'est une histoire de la Collaboration d'Etat, dont la moitié de l'ouvrage est consacrée a un dictionnaire des acteurs et des organisations de la Collaboration», dit Jean-Pierre Azéma. Il est également l'auteur d'une «Histoire critique de la Résistance» d'une «Histoire du fascisme allemand» et d'une histoire des armes de chasse en 11 volumes.

Refondation de l'extrême droite

Dans l'un de ses ouvrages, l'historien Nicolas Lebourg le présente comme un «intellectuel, qui a contribué à la refondation de l'extrême droite, avec son texte Pour une critique positive» dans les années 1960.

Pierre-Guillaume de Roux a expliqué avoir eu son auteur au téléphone lundi soir pour évoquer son prochain ouvrage à paraître en juin, «Un samouraï d'Occident, le bréviaire des Insoumis».

Dans La Nouvelle Revue d'Histoire n°64 de janvier-février 2013 qu'il dirigeait, Dominique Venner écrivait que «sous sa forme volontaire illustrée par les samouraï et les vieux Romains», la mort «peut constituer la plus forte des protestations contre une indignité autant qu'une provocation à l'espérance.»

Dans un autre édito de cette revue il s'en est aussi pris ces derniers mois au mariage homosexuel.

Le tweet de Marine Le Pen:

AFP