Présidentielle françaiseLe succès de Macron bon pour l'économie suisse
Les milieux économiques accueillent avec satisfaction la victoire du candidat centriste pro-européen.

L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence française est accueillie avec satisfaction par les milieux économiques en Suisse. Le spectre de voir Marine Le Pen gagner écarté, elle apporte des espoirs, même si demeure l'inconnue des élections législatives en juin.
La victoire du candidat centriste pro-européen, âgé de 39 ans, est favorable à court terme pour l'économie globale, estime lundi Sergio Rossi, professeur de macroéconomie et d'économie monétaire à l'Université de Fribourg, contacté par l'ats. Elle éloigne la crispation majeure qu'aurait suscitée le Front national.
«L'attention peut désormais se porter davantage sur les fondamentaux de l'économie européenne, avec des indicateurs qui surprennent positivement», relève Fernando Martins da Silva, chef stratégiste et directeur de la politique d'investissement de la Banque cantonale vaudoise (BCV). Mais des inconnues restent, avertit Sergio Rossi.
Affaiblissement du franc
A commencer par savoir si le nouveau président disposera ou non d'une majorité après les élections législatives. La perspective est jugée comme tout sauf acquise par les observateurs. La fenêtre d'action pour Emmanuel Macron apparaît limitée, constate Salman Ahmed, directeur de la stratégie d'investissement chez Lombard Odier.
En ce qui concerne l'économie suisse, le léger affaiblissement du franc contre l'euro devrait perdurer jusqu'à ces élections des 11 et 18 juin, aux alentours de 1,08-1,09 franc pour un euro. Avant l'élection présidentielle, la monnaie unique européenne évoluait sous 1,07 franc.
A la Bourse suisse, l'indice des valeurs vedettes (SMI) évoluait sans orientation lundi, après avoir franchi le cap des 9000 points vendredi, portée par un effet Macron, pour la première fois depuis décembre 2015. «Une nouvelle époque s'ouvre peut-être en France», avance Martin Neff, chef économiste chez Raiffeisen.
Dossier européen
Mais pas au-delà de juin malheureusement pour l'industrie d'exportation helvétique, tempère Sergio Rossi. «La zone euro n'en a pas résolu ses problèmes pour autant». Il faudra voir ce qui se passe une fois derrière l'euphorie des marchés de ces deux dernières semaines, notamment dans le cas d'un gouvernement de cohabitation.
L'équipe Macron devrait être favorable à la Suisse, notamment par rapport à la question fiscale et au cas UBS. Dans le dossier européen, Sergio Rossi estime qu'elle pourrait aider à convaincre l'Allemagne de trouver une issue favorable à l'ensemble des parties prenantes dans la relation entre Berne et Bruxelles.
Ici, la chancelière allemande Angela Merkel pèsera dans la relation franco-allemande à venir, vu son expérience, estime le Tessinois. Elle doit cependant elle aussi affronter les électeurs en septembre pour prolonger son mandat.
Politique interne
Reste des inconnues susceptibles de brouiller les cartes, comme la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit) et la politique du président américain Donald Trump. De plus, si l'économie domestique et le déficit public posent problème, Emmanuel Macron devra accorder la priorité aux questions de politique interne.
Selon Sergio Rossi, il n'y a pas grand-chose à attendre des recettes néo-libérales d'Emmanuel Macron en terme de flexi-sécurité de l'emploi. «L'économie française ne devrait pas en sortir renforcée, surtout que ses faiblesses se confirmeront durant le quinquennat, au vu de la fracture socio-économique ressortie de l'élection.»
Les acteurs de l'économie réelle se montrent davantage optimistes. La victoire d'Emmanuel Macron constitue plutôt une bonne nouvelle du point de vue de la Chambre de commerce et d'industrie France Suisse (CCIFS). Elle devrait renforcer l'essor des échanges constaté l'an passé entre les deux pays.
Dynamique à confirmer
«Le contexte est porteur», a indiqué Romain Duriez, directeur de la CCIFS, joint par l'ats. Ce dernier mentionne le signal d'ouverture constitué par Emmanuel Macron et la relance d'une approche pro-européenne, deux facteurs déterminants pour les investisseurs.
Les échanges entre la France et la Suisse ont augmenté de 10,6% à 28 milliards de francs en 2016. Le phénomène a surtout été alimenté par les importations helvétiques dans l'aéronautique, précise Romain Duriez. La France est par ailleurs pour la Suisse le troisième débouché à l'exportation, après l'Allemagne et les Etats-Unis.
Si Emmanuel Macron met en oeuvre son programme, sous réserve des élections de juin, deux facteurs sont capables d'accroître l'attractivité de la France: la baisse de l'imposition des sociétés (d'un taux de 33,3% à 25%) et la poursuite des réformes de la loi sur le travail initiées par le gouvernement socialiste.
ats
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