Dans un troublant mimétisme, deux trajectoires torturées au même moment, si bien qu’on pourrait les confondre. Vingt ans d’une même problématique, de faillite en déficits, de survie en suffocations, de pelouse rongée en sièges indignes: lourd de son passé, le Stade de Genève fête son 20e anniversaire en ce mois de mars, et si le travail de mémoire est douloureux, il épouse très exactement tous les calvaires vécus par le Servette FC depuis le début du siècle. Jusqu’à la rédemption.
La question n’est plus de savoir si l’enceinte a coûté trop cher ou si elle est trop grande. Le débat est stérile: ce stade existe. Et il a fait peau neuve en même temps que Servette, le club qui doit l’habiter, renaissait lui aussi.
Depuis 2016 et la prise de conscience politique du problème, le stade de la Praille a pris un nouveau départ grâce à des subventions: nouveaux sièges, améliorations et finitions. Depuis 2015 et la faillite évitée par la Fondation 1890 (dotée par la Fondation Hans Wilsdorf, Rolex), Servette est également sainement géré: retour dans l’élite, deuxième place actuelle au classement, stabilité financière et sportive. Logique des destinées liées, aucun hasard ici.
Les 20 ans du Stade de Genève, c’est un anniversaire qui renvoie moins au passé qu’au futur et qui se conjugue au pluriel, avec la maison grenat. Sauf à considérer que Genève ne mérite ni un stade digne de ce nom ni une équipe capable de lui donner vie, il y a là un outil de développement. Doublement.
Cela tombe bien: depuis l’été 2021, l’enceinte et le club sont liés par une convention faisant de Servette le locataire et l’exploitant du stade. Cela a déjà existé par le passé, pour le pire, lors de la présidence de Majid Pishyar. Cela doit vivre maintenant pour le meilleur.
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Éditorial – Le Stade de Genève, un lieu qui doit vivre
L’enceinte de La Praille fête ses 20 ans. Comme son club résident, son histoire a été compliquée. Mais des horizons se dessinent.