La baisse des valeurs bancaires, ce lundi, suite à la fermeture de la Silicon Valley Bank (SVB) rappelle à quel point la chute de Lehman Brothers reste une source vivace de traumatismes. Il en faut peu pour que les investisseurs ne se mettent à ressasser leurs mauvais souvenirs liés à la crise bancaire majeure des années 2008 et 2009. Une étincelle – aussi mineure soit-elle – et les réactions deviennent épidermiques.
Sont-elles pour autant justifiées? Le secteur bancaire comporte bien sûr encore son lot de vilains petits canards. Des faillites récentes, comme celle de l’américaine Silvergate, ont rappelé à quel point s’acoquiner avec les monnaies digitales est spéculatif.
Les soucis de la SVB semblent dépendre d’une corrélation malheureuse de facteurs tels que la hausse des taux, la dévalorisation des start-up ou encore la déprime des valeurs tech. La banque californienne paie aussi probablement les fruits de l’ère Trump, puisque le président américain avait allégé la surveillance de ce type d’établissements régionaux.
«Le secteur bancaire n’a plus aucun rapport avec celui qu’il était en 2008-2009 au vu de la masse de réglementations adoptées.»
Tous les experts de la finance l’assurent aujourd’hui: dans les grandes banques, les fondamentaux sont sains. Y compris Credit Suisse malgré ses difficultés du moment. La branche n’a plus aucun rapport avec celle qu’elle était en 2008-2009 au vu de la masse de réglementations adoptées. Et en décidant de garantir l’entier des montants déposés au sein de la SVB, soit d’aller bien au-delà des 250’000 dollars inclus dans la loi, les autorités américaines ont démontré une capacité de réaction qui devrait suffire à apaiser les esprits.
Certes, les plus pessimistes rappelleront qu’en 2008, quasi-personne n’avait saisi à quel point les banques s’étaient laissé contaminer par des produits financiers remplis de subprimes. Espérons qu’ils se trompent cette fois.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Éditorial – secteur bancaire – Le spectre de Lehman Brothers
La réaction des marchés boursiers à la fermeture de la Silicon Valley Bank rappelle à quel point la chute de la banque américaine en 2008-2009 reste source de traumatismes.