Le scandale force le prince à jouer les pompiers sur le Rocher
Lundi à Monaco, c'était un peu la chasse éperdue à la petite phrase.

Lundi à Monaco, c'était un peu la chasse éperdue à la petite phrase. Car cet univers «capitonné» ne parvient pas à totalement étouffer le bruit assourdissant du scandale généré par la démission récente du directeur des services judiciaires du Rocher, Philippe Narmino.
Dans l'après-midi, le souverain monégasque est venu briser l'omerta en lâchant quelques mots à nos confrères du quotidien Monaco-Matin. Pour la première fois, le monarque sort de sa réserve, jugeant «inapproprié» le terme de «Monacogate» lâché par la presse française. «C'est inapproprié parce que c'est une affaire qui concerne la justice monégasque et son plus haut fonctionnaire; mais le devenir de l'Etat de la Principauté n'est pas en péril.» Fin de citation.
Rappelons qu'à la suite des révélations sur une série de SMS échangés entre Tetiana Bersheda – l'avocate de Dmitri Rybolovlev – et le ministre de la Justice, ce dernier annonçait son départ à la retraite le 14 septembre, le jour même de la parution d'une enquête choc publiée dans les colonnes du Monde. Ces SMS, échangés tant avec les policiers locaux qu'avec Philippe Narmino, semblaient en effet démontrer une collusion entre les intérêts de Dmitri Rybolovlev et ceux de la justice du Rocher.
L'ouverture dans la foulée d'une information judiciaire pour «trafic d'influence», suivie d'un placement en garde-vue de Philippe Narmino et d'une série de perquisitions, laissait entendre que l'affaire devait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours. Me Franck Michel, l'avocat monégasque d'Yves Bouvier, s'apprêtait lundi soir à déposer une plainte pour «corruption» dûment argumentée.
La justice monégasque est restée, elle, bien droit dans ses bottes dans la matinée lors de la traditionnelle audience solennelle de rentrée du tribunal. Derrière les jolis murs blancs et les petits vitraux du bâtiment, planté tout près de la cathédrale, la première présidente de la Cour d'appel, Brigitte Grinda-Gambarini, a joué sur l'émotion générée par cette affaire: «Cela est décourageant, cela est même déplorable. Mais il ne suffit pas d'en prendre note ou de le déplorer.» S'ensuit un soutien à tous les magistrats «sans exception». Sous-entendu, y compris Philippe Narmino.
Mais au fait, où est donc passé Dmitri Rybolovlev? L'absence de Tetiana Bersheda le 21 septembre dernier lors d'une soirée qu'elle avait pourtant initiée au bénéfice des Ballets de Monaco avait intrigué. Les mauvaises langues soulignaient que cette absence pouvait être en relation avec la perspective de rejoindre le lendemain Philippe Narmino en garde à vue.
Et l'absence, la semaine dernière, du Russe lors du match décisif de Champions League perdu contre Porto n'a pas davantage rassuré. La chasse médiatique du président de l'ASM est ouverte. Un peu à l'image de celle, jadis, d'un Aristote Onassis bouté hors du Rocher par le prince Rainier, son fils poussera-t-il à son tour le Russe hors du stade Louis II? Rien n'est moins sûr, Albert II se refusant lundi obstinément à commenter le «dossier Rybolovlev».
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