Le scandale des voitures diesel rebondit en Suisse
Trois associations exigent du Conseil fédéral qu'il stoppe l'importation des véhicules polluants.

En 2015, Volkswagen était éclaboussé par un scandale industriel d'ampleur mondiale. Un logiciel frauduleux permettant de déduire les émissions polluantes des moteurs diesel aura permis d'écouler 11 millions de véhicules.
Deux ans après, ce tremblement de terre produit encore des secousses. La qualité des résultats des tests pour les moteurs diesel serait défaillante. «Les niveaux réels d'émission de gaz d'échappement des véhicules dans la circulation routière vont bien au-delà des prescriptions d'homologation», reconnaît Thomas Bütler du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche.
Pour l'Association transport et environnement (ATE), cette tromperie est inacceptable. «On continue d'importer des milliers de véhicules, au détriment de la santé et de l'environnement», écrit-elle. Le Conseil fédéral doit intervenir. L'ATE n'est pas seule dans son combat. La Fédération romande des consommateurs (FRC) et l'association des médecins en faveur de l'environnement partagent ces inquiétudes.
«Nous continuons à suivre activement le dossier des véhicules diesel polluants, explique Florence Bettschart de la FRC. Si nous avons agi jusqu'à maintenant sur la question de l'indemnisation et de l'aide concrète aux consommateurs, l'aspect environnemental est également important pour nous.»
Du côté de l'association des médecins en faveur de l'environnement, on rappelle les dommages pour la santé. «L'excès d'oxyde d'azote peut provoquer de l'asthme, des maladies cardio-vasculaires et des irritations de la peau et des yeux, détaille le Dr Peter Kälin. Dans le monde 38 000 personnes meurent prématurément en raison de ces fraudes aux émissions.»
Le temps presse
Face à ces revendications, les autorités sont-elles prêtes à agir? En début d'année, le Conseil fédéral s'était montré très prudent dans une réponse à une interpellation. Il pourrait stopper la vente des voitures diesel polluantes «s'il s'avère que les modèles en question menacent gravement l'environnement ou la santé». Pas question de prendre des décisions dans l'urgence.
«Le temps presse, rétorque Lisa Mazzone (Verts/GE), vice-présidente de l'ATE. Il faut une intervention rapide, notamment pour limiter la pollution dans les villes, elles qui souffrent le plus de cette pollution.» Pour joindre le geste à la parole, différents moyens de pression vont être enclenchés.
Les trois associations proposent d'envoyer un courrier type à Doris Leuthard en charge du dossier. En parallèle, trois interventions politiques seront déposées. La première propose la pose d'une vignette environnementale pour les communes qui le souhaitent. La seconde demande l'introduction immédiate de tests qui mesurent la pollution en conditions réelles. Enfin, la dernière exige que les conséquences sanitaires du scandale du diesel soient analysées pour pouvoir stopper d'urgence l'importation.
Si la thématique agite à ce point, c'est aussi parce que le diesel prend de plus en plus de place. L'an dernier, avec un nombre de 124 399 unités, la Suisse a – pour la première fois – importé plus de véhicules diesel que de véhicule à essence. Ils représentent 40% du parc automobile. Les derniers chiffres montrent une stagnation. Sur les cinq premiers mois, 47 495 véhicules ont été importés. Ce sont 2000 de moins qu'un an auparavant, en baisse de 4.5%.
Pas de précipitation
Interdire l'importation du diesel? «C'est irréalisable, réagit François Launaz, président d'Auto-Suisse. Ce serait contraire aux accords bilatéraux et impossible à appliquer. Comment voulez-vous réglementer les milliers de véhicules étrangers qui entrent en Suisse? L'UE réfléchit à de nouveaux tests, il ne faut pas se précipiter. Au lieu d'interdire, l'ATE ferait mieux d'encourager l'achat de véhicules électriques.»
Que pense l'Office fédéral des routes de toute cette agitation? «Les véhicules qu'on importe actuellement répondent aux critères actuels, répond Guido Bielmann, porte-parole. Pour le reste, nous sommes sur un terrain politique, sur lequel l'office n'a pas à se prononcer.»
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