Imaginez un logiciel qui résume un livre en quelques secondes, traduit et raccourcit un texte en allemand, vous prépare un exposé en plusieurs points sur n’importe quel sujet, ou… rédige un haïku sur le sens de la vie (j’ai essayé). Ce logiciel, c’est ChatGPT, dont l’ouverture au public sème la tempête dans le monde de l’intelligence artificielle et a déclenché une «alerte rouge» chez son concurrent Google.
L’outil est tellement impressionnant qu’il pourrait faire de l’ombre au moteur de recherche. Il risque aussi de virer au cauchemar pour les enseignants, confrontés à des textes livrés par leurs élèves mais potentiellement écrits par un robot.
«Comment évaluer les élèves si la source d’un travail écrit reste indécelable?»
Les mauvaises langues diront que, si le texte ne comporte pas de faute d’orthographe, il a probablement été écrit par un logiciel et non par un jeune issu de l’école genevoise…
Plus sérieusement, comment évaluer les élèves si la source d’un travail reste indécelable? Il y avait déjà Wikipédia ou d’autres outils en ligne, mais ChatGPT accentue le problème: il produit des textes sur mesure et uniques, au lieu de simples copier-coller.
Le point positif de ce bond technologique? Il redonne du poids à l’échange oral et à la capacité des élèves à développer leur raisonnement.
Enseignement humain
Pour les enseignants, utiliser l’outil avec leur classe, en examiner les limites, apprendre à en déceler les erreurs peut aussi s’avérer très instructif.
Bien sûr, la triche et la paresse trouvent là de nouveaux champs d’action. Mais la qualité grandissante des robots renforce aussi, par contraste, la valeur de l’enseignement humain. Pour l’instant, dès qu’il s’agit du mystère de la transmission et du précieux lien tissé entre maître et élève, les robots ne valent pas un clou.
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L’éditorial: intelligence artificielle – Le robot qui écrit vos devoirs
Le logiciel ChatGPT peut rédiger des textes et des travaux scolaires. Va-t-il favoriser la triche à l’école?