«Fuites» au DFILe PS réitère sa confiance à Alain Berset
Malgré les critiques, le coprésident du PS estime que le Fribourgeois a effectué un «excellent travail» durant la pandémie de coronavirus.

Alain Berset jouit toujours du soutien de son parti. Malgré toutes les critiques, le ministre de la santé a sans conteste effectué un «excellent travail» durant la pandémie de coronavirus, affirme le coprésident du PS Cédric Wermuth.
Le Fribourgeois fait de la politique pour le bien commun et représente les valeurs du Parti socialiste, a déclaré Cédric Wermuth samedi sur les ondes de la radio alémanique SRF. C’est là le point décisif, et pas la personnalité d’un conseiller fédéral.
Le conseiller national argovien reproche aux autres partis de chercher à mener campagne grâce aux indiscrétions sur le Département fédéral de l’intérieur (DFI). Le moment de ces révélations n’est pas un hasard, a-t-il dénoncé.
«Pas la première campagne»
Ce n’est pas la première campagne contre le PS, a-t-il ajouté. Il n’a toutefois pas voulu spéculer sur l’identité des personnes qui ont pu transmettre à l’hebdomadaire Schweiz am Wochenende des informations sur des contacts entre l’ancien chef de la communication du DFI et le directeur de Ringier.
Parallèlement, Cédric Wermuth a mis en garde contre toute conclusion hâtive. Le jugement doit être «juste, et pas rapide». La balle est entre les mains de la justice, ainsi que du Conseil fédéral et des commissions de gestion. Les tribunaux devront déterminer s’il s’agit d’une violation du secret de fonction au sens juridique du terme.
Le fait qu’Alain Berset ne souhaite pas rendre publiques de lui-même d’autres informations relève d’une décision personnelle. Le Fribourgeois s’expliquera face aux instances compétentes, a-t-il assuré.
Procureur extraordinaire critiqué
Dans le même temps, Cédric Wermuth a rejeté le reproche selon lequel la politique retarderait l’évolution de l’enquête. «Si nous sommes dans la situation actuelle, c’est plutôt parce que le procureur extraordinaire Peter Marti a manifestement commis une masse d’erreurs lors de son enquête». La récente fuite de données entrave également la justice. Quiconque ayant intérêt à ce que l’enquête aboutisse ne peut avoir transmis les données.
La manière malhonnête dont la discussion est menée dérange Cédric Wermuth: «Malheureusement, depuis quelques années, le Conseil fédéral est une passoire absolue s’agissant du contenu des séances. Les indiscrétions sont hélas un phénomène courant dans la Berne fédérale. Tous ceux qui prétendent ne pas en être conscients sont des hypocrites, a soutenu le coprésident du PS.»
Le procureur Marti avait initialement été chargé de découvrir comment des informations confidentielles sur l’affaire Crypto avaient pu parvenir aux médias. Mais l’enquêteur spécial a ensuite étendu son enquête à d’éventuelles violations du secret de fonction concernant la politique menée contre le Covid.

Cette démarche est contestée par des juristes. Suite à une plainte de l’ex-chef de la communication d’Alain Berset, Peter Lauener, un deuxième procureur extraordinaire enquête désormais sur Peter Marti.
Pas de mise au pilori préalable
Le coprésident du PS a critiqué l’exigence d’une publication immédiate des informations. Ceux qui le souhaitent exigent de facto une condamnation préalable de collaborateurs de l’Administration fédérale nommément cités. Le Parlement ne peut pas clouer ainsi quelqu’un au pilori.
Samedi encore, le président de l’UDC Marco Chiesa a exigé une telle publication des procès-verbaux d’audition d’Alain Berset dans l’affaire des fuites dans son département. La population a droit à la transparence, a déclaré le Tessinois dans une interview aux journaux alémaniques du groupe Tamedia.
L’UDC exige du président de la Confédération des explications complètes. Le chef du DFI aurait pu s’expliquer depuis longtemps. Selon Marco Chiesa, Alain Berset est «seul responsable».
Apparemment, il y a eu «un pacte entre l’éditeur Ringier et le DFI», a précisé le conseiller aux États UDC dans l’interview: «L’objectif était qu’en fin de compte Berset soit le meilleur dans les médias. C’est pourquoi nous avons maintenant une crise institutionnelle».
La Schweiz am Wochenende avait rapporté il y a une semaine que Peter Lauener avait transmis à plusieurs reprises à Ringier des informations confidentielles sur les mesures anti-Covid prévues par le Conseil fédéral.
Question de démission
Pour le président de l’UDC, la question de savoir si Alain Berset était au courant des activités de son porte-parole est d’une importance secondaire: s’il ignorait ce qu’avait fait Peter Lauener, ce serait «un échec flagrant de direction»; s’il était au courant, il n’est de toute façon plus nécessaire de poursuivre la discussion, a déclaré Marco Chiesa.
Celui-ci ne demande pas directement au ministre de la Santé de démissionner, contrairement au conseiller national Alfred Heer (UDC/ZH). Le président de la Confédération devrait en tirer lui-même les conséquences, s’est-il contenté de dire.
ATS
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.