Alors qu’au boulevard des Promenades à Carouge de premières jonquilles ont déplié leurs corolles, quelques pelouses ou talus accueillent déjà des perce-neige et des crocus depuis mi-février: c’est un peu tôt, on s’attend en général à admirer ce spectacle floral plutôt fin février début mars. Les températures trop douces de cet hiver particulier perturbent aussi les jardins et les petites fleurs.

D’ailleurs la floraison des noisetiers, comme celle des aulnes, a déjà fait voler leurs premiers pollens dès la première quinzaine de janvier: les personnes qui y sont allergiques ont donc déjà «dégusté» de bonne heure cette année…

Heureusement que la patinoire éphémère de Carouge à la place de Sardaigne est restée ouverte, les petits genevois ont donc pu profiter de «sports d’hiver» à proximité durant leur semaine de congé puisque les pistes de ski des stations de basse altitude proches de Genève, tant en Suisse qu’en France, sont devenues pour la plupart impraticables à cause de la fonte des neiges prématurée. Il est vrai que l’enneigement a effectivement commencé à devenir déficitaire en dessous de 1500 mètres, plus question donc de dévaler les pentes voisines du Salève (modestes…), de la Dôle ou de Saint-Cergue, des Rousses dans le Haut Jura ou de La Clusaz en Haute-Savoie, bien trop exposées au soleil pour nombre d’entre elles.

Patinoire pas si temporaire

Pour en revenir à la patinoire temporaire de Carouge, ouverte rappelons-le dès le 3 décembre 2022, il était prévu au départ qu’elle soit déjà fermée cette année le 5 février 2023, en raison notamment des mesures d’économie évoquées en automne, liées aux éventuelles pénuries d’énergie attendues. Mais finalement, un assouplissement des modalités a permis au Conseil municipal de prendre la décision de maintenir la piste de glace jusqu’à la fin des vacances de février, pour le plus grand bonheur des adeptes du patin. Ces derniers ont pu par ailleurs bénéficier d’une programmation riche en activités et d’animations pour toutes et tous, en plus des fondues, vacherins, choucroutes, crêpes et galettes «maison» servis dans le cadre cosy et authentique de «lce Bar». Alors que nous avons vécu un Noël 2022 et même un Nouvel-An 2023 «au balcon», avec effectivement des températures trop douces pour la saison, précédées par de la pluie à 1700 m d’altitude et même par endroits jusqu’à 1900 m, nous avons donc tous été confrontés à ces vagues de redoux qui ont plombé le moral des stations de ski, surtout durant la période des vacances scolaires. C’est la raison pour laquelle nous avons accueilli avec bonheur les conditions hivernales lorsqu’elles se sont finalement établies, avec la limite pluie neige qui s’est ensuite abaissée à 600 m. Certains se souviennent peut-être que le lundi 17 janvier, les flocons se sont même invités jusqu’en plaine entre 300 et 500 m.

Premières chutes de neige

Les premières «vraies» chutes de neige sont donc arrivées très tardivement les 15-16 janvier, il n’y a en effet pratiquement rien eu en décembre. Après un mois marqué auparavant par des températures trop clémentes pour la saison, l’hiver a alors repris ses droits jusqu’au jeudi 19 janvier. Un cumul d’une trentaine de centimètres de neige fraîche avait enfin recouvert les montagnes dès 1000 m d’altitude, dans le Jura comme dans le Chablais et dans les Alpes vaudoises. Des journées et des nuits glaciales se sont ensuite succédé, ce qui a permis de maintenir un décor quasi sibérien, avec d’excellentes conditions d’enneigement pour la pratique des sports d’hiver durant quelques semaines.

C’était réellement une très bonne nouvelle pour les amateurs de sports de neige: l’arrivée d’air polaire et une série de plusieurs épisodes neigeux laissait à croire que ce cycle hivernal allait durer au moins jusqu’aux vacances de Pâques, bien que ce soit au début avril cette année. À part pour les Vaudois, en relâches de février une semaine avant les Genevois, Valaisans et Fribourgeois, nombre d’entre eux ont dû cependant déchanter puisque la météo trop douce qui s’est ensuite installée a finalement eu raison des conditions d’enneigement bien trop rapidement.

La dégradation prévue ces derniers jours a plutôt été avare en neige sur les montagnes, il n’y avait malheureusement pas grand-chose à attendre sur les Alpes. Même si la bise se renforce ces prochains jours sur l’arc lémanique, si les températures vont chuter et ressembler enfin aux normales saisonnières, apparemment le temps devrait rester à nouveau sec et plus froid. À quand les prochains flocons attendus en altitude?

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