Le pouvoir tente de faire sortir Bouteflika par le haut
Si le régime promet une élection anticipée sans le président actuel, la proposition ne calme pas la colère contre le système.

Il est trop tard. «Depuis le 22 février et le début de la contestation, la rue a rendu un cinquième mandat impossible.» L'analyste politique algérien Abed Charef est catégorique: la présidentielle anticipée qui serait organisée une fois Abdelaziz Bouteflika réélu le 18 avril – mesure annoncée dimanche dans une lettre attribuée au président – «ne peut plus être une porte de sortie». À en juger par les manifestations pacifiques qui se sont déclenchées à Alger et dans plusieurs villes du pays (Oran, Annaba, Jijel…) dès la nuit tombée, les Algériens n'ont en tout cas pas adhéré aux promesses du chef de l'État – toujours hospitalisé à Genève – qui s'est engagé à «ne pas être candidat à cette élection» qui assurera sa succession.