CommunautéLe pigeon, le fumeur: deux nuisibles dans la ville… !
Si pour le premier, ce sont la plupart des columbidés qui sont concernés, pour le second, il ne s’agit que d’une partie de certains adeptes irrespectueux de l’herbe à Nicot qui sont plutôt visés.

En ville, les déjections des pigeons sont un véritable problème, en plus des dérangements occasionnés par leurs roucoulements: les premières nuisances qui leur sont imputées sont en effet les souillures qu’ils engendrent sur nos bâtiments. Au-delà d’être très malodorantes, les fientes de pigeons sont très acides, ce qui abîme balcons ou rebords de fenêtres: elles dégradent les façades, les bâtiments anciens et les trottoirs de nos communes, corrodent le zinc des toitures, etc. Elles peuvent même parfois obstruer certains conduits d’aération et gouttières.
Dans certaines villes ou communes, ce sont les autorités compétentes qui, pour protéger des bâtiments d’époque, des monuments ou des statues, installent souvent à grands frais des filets anti-oiseaux, des fils tendus sur des baguettes en inox sur les rebords, ou des spikes (pointes en inox) qui empêchent que les pigeons n’atterrissent et ne s’installent. Pour les immeubles locatifs, ce sont les régies qui devraient normalement faire le nécessaire pour éviter les désagréments sonores et les souillures sur les façades.
Nombreuses pathologies
À noter que ces volatiles sont parfois porteurs de maladies à l’origine de nombreuses pathologies. Les plus courantes sont la chlamydiose aviaire, la salmonellose, la cryptococcose et la maladie de Newcastle.
Pour les éloigner, on observe de nombreuses fausses corneilles en plastique accrochées aux barrières, mais ce n’est pas efficace très longtemps. On dit que les pigeons craignent la brillance, alors certains locataires ont suspendu des CD ou des bandes de papier d’aluminium sur leur balcon ou rebord de fenêtre, mais le bruit que ces dernières génèrent en cas de forte bise est parfois pire que celui des roucoulements matinaux…
«Poivre, curry ou cannelle pour faire fuir les pigeons»
Le vinaigre et la naphtaline ont été utilisés autrefois comme répulsif, mais aujourd’hui la naphtaline est désormais interdite à la vente, car considérée comme un pesticide chimique dangereux pour la santé. Il faut donc essayer d’utiliser du poivre, du curry ou de la cannelle pour faire fuir les pigeons. Cette astuce fonctionne surtout pour protéger des pots de plantes et des jardinières, par exemple, où les pigeons chercheraient à manger. Vous pouvez en saupoudrer la terre de vos plantations, mais à renouveler souvent en cas de pluie.
Rappelons que d’après le règlement sur la propreté, la salubrité et la sécurité publiques (RPSS) il est interdit de déposer, sur le territoire de la ville de Genève et de la ville de Carouge, en quelque endroit que ce soit, de la nourriture destinée aux pigeons bisets, à l’exception de graines aux hormones qui les rendent stériles (mâles comme femelles).
Quant à la deuxième "espèce" qui contribue à dégrader l’espace public, on se demande pourquoi nombre de fumeurs jettent encore leurs mégots à terre, quand on sait qu’un seul de ces petits détritus met 10 à 15 ans à se décomposer et peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau s’il parvient jusqu’au lac, via une grille d’égout avec le ruissellement des eaux de pluie.
Sur les paquets de cigarettes il est indiqué notamment "fumer tue", cependant jeter son mégot n’est pas anodin non plus: il s’agit bel et bien d’une action polluante qui pèse lourdement sur notre environnement et notre qualité de vie. D’ailleurs à Genève, la police municipale sanctionne les fumeurs qui jettent leur mégot de cigarette au sol, par une amende de 100 fr. Frs. lorsqu’ils sont pris en flagrant délit. Cependant cela ne semble pas vraiment dissuasif au vu du nombre de ces bouts de cigarettes que l’on retrouve un peu partout dans les rues et dans les massifs de fleurs (notamment dans les nouvelles plantations le long de la route de Veyrier à Carouge…), reliquats disgracieux qui sont particulièrement chargés en substances toxiques et composés de plastiques.
Selon l’Office fédéral de l’environnement, tous ces petits déchets jetés au sol coûtent annuellement près de 200 millions de francs aux communes. Une belle économie pourrait donc être réalisée si cette catégorie de fumeurs devenait un peu plus respectueuse et faisait preuve de davantage de civilité.
On a dernièrement observé deux ados à l’arrêt de bus de la ligne E à Rive: au moment de monter dans le véhicule, ils ont encore tiré une dernière fois sur leur clope avant de l’envoyer d’une pichenette sur le trottoir. Tout en expirant la fumée à l’intérieur du transport en commun: quel égard pour les autres usagers!
On ne sait pas comment maîtriser cet autre type de "nuisible", il n’y a ni filets, ni fils tendus, ni spikes, ni même de répulsifs efficaces… qui permettraient d’inciter certains fumeurs à faire quelques pas de plus, et laisser leur bout de cigarette dans une poubelle.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.