Région lémaniqueLe nombre de frontaliers a doublé en 10 ans
Selon une étude publiée vendredi, le nombre de frontaliers travaillant dans les cantons lémaniques a doublé entre 2002 et 2012.

Le nombre de travailleurs frontaliers a doublé dans les trois cantons lémaniques depuis l'entrée en vigueur de l'Accord sur la libre circulation des personnes entre l'UE et la Suisse en 2002, selon une étude présentée vendredi. Pour Pascal Broulis, l'ouverture, bénéfique aux deux parties, «reste la seule solution».
Dans l'espace lémanique, le nombre de frontaliers est passé de 44'500 en 2002 à 90'300 en 2012, a indiqué vendredi le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis, président de la Commission Populations frontalières et affaires sociales du Conseil du Léman (CdL). Il présentait l'étude de «Statistique Vaud» réalisée à la demande du CdL.
Très forte croissance
Selon cette dernière, l'entrée en vigueur des accords bilatéraux a provoqué un appel d'air dans la région forte de 2,8 millions d'habitants qui comprend les départements de l'Ain et de Haute-Savoie ainsi que les cantons de Genève, Vaud et du Valais.
La part des emplois occupés par les frontaliers a ainsi passé de 7% à 12%. Ces chiffres sont à mettre en corrélation avec la dynamique de l'espace lémanique qui a connu «la plus forte croissance d'Europe», a souligné Guy Larmanjat, président du CdL et vice-président du Conseil général de l'Ain.
Emploi en forte progression
Dans les trois cantons lémaniques, l'emploi a en effet fortement progressé ( 1,6% en moyenne par an contre 1,1% en Suisse, selon les chiffres de 2001 à 2008). Côté français, elle atteint 1,3% en moyenne entre 1998 et 2009, soit la même croissance que dans la région Rhône-Alpes. La progression de la population est à l'avenant avec annuellement 1,4% en France et 1,3% en Suisse.
Les frontaliers sont avant tout employés sur sol genevois (64'700), dans le canton de Vaud (23'000) et en Valais (2700 soit 3% ). La quasi-totalité (98%) habitent en France. Ils représentent environ un tiers des frontaliers suisses. Selon l'étude, ils travaillent en majorité comme employés administratifs.
Communauté de destin
Cette communauté de destin a permis de créer des richesses, a commenté Pascal Broulis. «On a besoin les uns des autres, la France pour les salaires, la Suisse pour la main-d'œuvre qualifiée».
Il est utile d'en parler à l'heure où le Chablais va se développer de manière intensive. Quelque 1250 travailleurs vont notamment venir travailler à l'hôpital du Chablais, dont un tiers de Français, a-t-il rappelé.
Gage de stabilité
Pour le conseiller d'Etat qui s'est dit favorable aux bilatérales III, l'ouverture est un gage de stabilité et de richesse et reste la seule solution. Il faut se battre contre les initiatives à venir, notamment celle de l'UDC contre l'immigration de masse du 9 février puis Ecopop. La Suisse sera également appelée à voter sur l'extension de la libre circulation à la Croatie.
«Quand il y a du travail, cela génère des emplois. Si la libre circulation venait à être abandonnée, on casserait un vivier de personnes et paupériserait la région», a relevé le chef des finances et des relations extérieures.
Pas de concurrence
Dans un contexte de fort repli identitaire, il faut faire attention à ne pas toucher aux caractéristiques qui font la dynamique de la région: la libre circulation, l'imposition et le fait qu'il n'y ait pas de préférences nationales, a renchéri Guy Larmanjat.
Sur ce thème beaucoup discuté à Genève, les deux représentants du CdL estiment que dans les régions vaudoises et valaisannes sur lesquelles l'étude s'est focalisée, les travailleurs suisses et français ne sont pas en concurrence. Les emplois occupés par les frontaliers ne pourraient pas être pourvus par les travailleurs suisses, ont-ils assuré.
Paris sourd
Pascal Broulis a dit également comprendre les inquiétudes de la main-d'œuvre concernant l'assurance-maladie. Quelque 100'000 personnes venant se faire soigner en Suisse devront aller en France, où les infrastructures sont insuffisantes: cela remet en question l'équilibre, a ajouté M. Larmanjat qui regrette que Paris n'entende pas la voix de la région.
ats
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