Port d’Odessa paralysé«Le monde risque le chaos en 2023»
Jusqu’en février, l’Ukraine exportait jusqu’à 50 millions de tonnes de denrées céréalières par an. Aujourd’hui, 25 millions sont bloquées à quai.

À Odessa, la guerre est invisible. Ou, en tout cas, latente. Dans les rues qui longent la côte, des familles se promènent munies de raquettes de badminton. Des amoureux s’embrassent sur la jetée. En robe d’été ou en short, des amis dînent face à la mer Noire dans des attrape-touristes appelés Hawaï ou Portofino, non loin de l’Aquapark. Les serveurs sont parfois obligés de le rappeler: les selfies sont prohibés. Interdiction de photographier le front de mer, que ce soit pour immortaliser un sourire ou les grues immobiles sur le port. «Les Russes, qui rôdent là-bas dans l’eau, pourraient utiliser ces clichés pour diriger leurs frappes sur des infrastructures précises», explique Olexii, un soldat blond aux airs de surfeur californien, qui doit avoir à peine 18 ans.