Le monde des plantes révèle tous ses secrets
Une vaste exposition-promenade au Jardin botanique décrypte les liens que nous entretenons au quotidien avec le végétal symbolique.

Elles sont partout. Sur une poignée de porte, sur notre service à thé, au sein même des paroles que nous prononçons au quotidien. Porteuses de symboles, vecteurs d'émotions, les plantes jouent un rôle fondamental dans la perception de notre environnement. Au Jardin botanique, une vaste exposition-promenade propose de dessiller les yeux des visiteurs sur les secrets plus ou moins cryptés du monde végétal. Qui s'avèrent nombreux, du chapiteau des cathédrales au langage des fleurs.
Tout à la fois ludique et didactique, cette balade muséographique emmène son monde à travers tout le Jardin botanique. On conseillera de la fractionner, afin d'apprécier au mieux les seize postes de ce parcours sensoriel, riche en découvertes. «Prenez votre temps. Il existe une foule d'éléments interactifs, du son, des questionnements», indique Didier Roguet, commissaire d'une exposition qui fait écho à celle consacrée aux plantes et aux spiritualités, présentée en 2015 dans le même Jardin botanique.
Apparences trompeuses
«On a voulu faire ressortir l'omniprésence du végétal à tous les niveaux, attirer le regard sur certains aspects cachés ou sur les apparences parfois trompeuses des plantes. Idéalement, on aimerait amener les gens à jeter un regard plus curieux autour d'eux, en ville comme dans la nature», poursuit le curateur, auteur par ailleurs d'un livre excellemment documenté prolongeant l'exposition.
Celle-ci débute du côté de la place Albert-Thomas, par un accrochage de tableaux – des reproductions – mettant le visiteur dans une situation muséale face au végétal symbolique. Brueghel, Arcimboldo ou Mucha, parmi d'autres, montrent que les végétaux symboliques fourmillent sur les toiles de maître depuis fort longtemps. Passée cette introduction picturale qui génère habituellement son lot de photos, le visiteur musardera à sa guise sur les sentiers du Jardin botanique.
Impossible ici de référencer l'ensemble des thématiques abordées. Mais disons qu'un coup d'œil aux inquiétants personnages porteurs de masques du Lötschental, dissimulés dans les arbres tout proches, s'impose. «Ils montrent le rapport ambivalent qu'on peut entretenir avec l'élément forestier», commente Didier Roguet, qui a sculpté lui-même un des masques cachés dans la verdure.
Le pommier de Carouge
La suite n'est pas moins passionnante, à l'image des symboles floraux de la suissitude (edelweiss, gentianes, rhododendron) entourant six très belles sculptures de Robert Hainard disposées en bordure d'un secteur de rocailles. Autre must, la serre tempérée et sa collection de blasons de communes genevoises ou françaises voisines. Carouge et son pommier ou Chancy et ses lys y font bon ménage avec Bernex et ses trois grappes de raisin.
Avant de filer, en ayant jeté un œil sur le jardin des couleurs et sur les ferronneries d'art reproduisant différents végétaux, il faut absolument se rendre dans une partie moins fréquentée du Jardin botanique. En Terre de Pregny, au-delà du chemin de l'Impératrice, les curieux sont invités à interagir en humant les fragrances d'un mur olfactif, rare en plein air, histoire de découvrir des notes florales, fruitées, épicées, boisées et on en passe. Et surtout en effectuant à pied nus un parcours d'une quarantaine de mètres sur divers segments de végétaux: écorces de mélèze, laine de bois, coquilles de fèves de cacao, aiguilles de pin, paillis de roseaux, etc. Sensations inattendues garanties en bordure du Jardin des senteurs et du toucher, et de la roseraie qui conclut l'exposition par son bouquet final.
«Symboles & sentiments, secrets du monde végétal», jusqu'au 13 octobre, Conservatoire et Jardin botaniques de Genève. Tous les jours, 8 h-19 h 30. Rens: www.cjb-geneve.ch
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