Féminicide de Peseux (NE)Le meurtrier, jugé par le Tribunal criminel, condamné à 14 ans de prison
Selon l’acte d’accusation, l’auteur a tué sa femme en 2021 en la frappant à 23 reprises avec un couteau. Il sera expulsé 15 ans du territoire suisse.

Le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers a condamné mardi l’auteur du féminicide du 22 avril 2021 à Peseux (NE) à 14 ans de prison pour meurtre. Le Ministère public avait requis une peine de 15 ans de prison.
À l’issue de la peine, l’accusé sera expulsé pour une durée de 15 ans du territoire suisse, a expliqué le président du Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers, Niels Favre. Le prévenu est d’origine érythréenne tout comme la victime, sa femme.
L’accusé, qui a servi 12 ans dans l’armée érythréenne et qui l’a désertée, a déclaré qu’il sera en danger s’il est expulsé en Érythrée après sa détention.
23 coups de couteau
L’homme a déclaré mardi qu’il avait commis son acte parce qu’il avait reçu le sort d’un marabout, commandité par sa femme. La victime, âgée de 34 ans, a reçu 23 coups de couteau.
Le prévenu, d’origine érythréenne tout comme sa victime, s’en était pris à elle après le départ des trois enfants du couple pour l’école. Selon l’acte d’accusation, il a saisi un couteau qui se trouvait dans l’appartement et a frappé sa conjointe à au moins 23 reprises, «dans l’intention de la tuer».
«J’étais plus moi-même, j’étais pris par le marabout. Je ne me rappelle plus de la scène.»
«Je l’aimais. Je me suis senti trahi», a expliqué le quadragénaire. «Après le premier coup de couteau, elle m’a dit qu’elle avait fait appel à un marabout», a-t-il ajouté.
«La colère a remonté. J’étais plus moi-même, j’étais pris par le marabout. Je ne me rappelle plus de la scène. Je tremblais et je pleurais. Après j’ai appelé la police», a ajouté le prévenu. Le tribunal s’est dit étonné de cette version du marabout, qui n’avait jamais été mentionnée jusqu’ici.
À huis clos partiel
La victime a subi des plaies au visage, au thorax, au dos et aux membres supérieurs, qui ont causé son décès. Les lésions ont eu pour effet une hémorragie interne et externe massive, provoquée notamment par une section complète de la veine sous-clavière gauche, des sections partielles de l’aorte thoracique descendante et des lésions pulmonaires.
Le quadragénaire, sans emploi, avait été interpellé sur place par la police peu après les faits et placé en détention. La victime, gravement blessée, avait été transportée à l’hôpital, où elle est décédée de ses blessures quelques heures plus tard.
L’audience s’est déroulée à huis clos partiel. Une très forte affluence était attendue et le tribunal voulait préserver la tranquillité et la sécurité de l’audience. «Il fallait aussi respecter la vie privée des enfants», a expliqué le président du Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers, Niels Favre. Ces derniers ont été dispensés de comparaître.
ATS
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.