Transports aériensLe mariage entre Alitalia et Etihad se fera d'ici la mi-juin
Le mariage entre le transporteur italien en difficultés Alitalia et sa «fiancée», la compagnie aérienne émiratie Etihad, se fera bien d'ici la mi-juin. Des milliers d'emplois pourraient être supprimés.

Les compagnies Alitalia et Etihad devraient unir leurs destinées d'ici la mi-juin.
«Etihad Airways a confirmé qu'elle enverrait une lettre qui précisera les conditions et les critères de son projet d'investissement dans le capital» d'Alitalia, affirme une déclaration conjointe.
Selon le ministre italien des Transports Maurizio Lupi, «l'investissement (de la part d'Etihad) devrait atteindre les 600 millions d'euros (732 millions de francs)». Il sera accompagné «d'un grand plan industriel de relance des aéroports italiens, tels Rome-Fiumicino et Milan-Malpensa».
Mais aussi d'un plan social qui verrait le «licenciement sec» de 2200 employés de la compagnie italienne (sur un total de 12'800), croit savoir le Corriere della Sera, soit «moins que l'hypothèse jusqu'à présent admise de 2600 à 3000».
Généralement bien informé sur le sujet, le quotidien romain Il Messaggero, table quant à lui toujours sur le chiffre de 3000 licenciés, «un sujet d'angoisse pour les syndicats, favorables au mariage avec les Arabes», tandis que La Stampa avance plutôt le chiffre de 2600.
Statut européen préservé
La presse italienne est en tous les cas unanime pour affirmer que Etihad prendrait 49% du capital d'une «newco» («new company»), «dans laquelle seraient concentrées les activités opératives» de la compagnie italienne, «mais non le passif», qui resterait aux mains d'une holding entièrement contrôlée par ses actuels actionnaires (un consortium d'industriels) à hauteur de 51%.
Ce seuil des 49% permettra à la société contrôlée par la famille royale émiratie de préserver le statut «européen» d'Alitalia, porteur d'une série d'avantages.
Selon La Stampa, les banques possédant des parts du capital d'Alitalia - Intesa San Paolo et Unicredit notamment - auraient accepté de réduire du tiers l'énorme dette de la compagnie, qui dépasse le milliard d'euros, les deux tiers restants étant convertis en actions.
La lettre stipulant avec précisions l'accord final, qui «devrait arriver aujourd'hui (lundi) ou demain (mardi)» affirme le Corriere, sera ensuite examinée par le conseil d'administration d'Alitalia, «déjà convoqué pour le 6 juin».
«Après l'approbation et la confirmation de l'acceptation par le CA et ses actionnaires», précise la déclaration conjointe des deux compagnies, elles procèderont alors «à la préparation du document final», qui pourrait être dévoilé à la mi-juin.
«Projet stratégique»
C'est «un pas important, je dirais même plus décisif, parce qu'il concrétise un projet stratégique pour le pays, pour le transport aérien, pour l'emploi», s'est félicité Maurizio Lupi, dans un entretien au Messaggero de lundi.
Selon le quotidien romain, «l'objectif du plan d'Etihad est de transformer Alitalia en une compagnie 5 étoiles d'ici 5 ans». C'est pourquoi elle compte mettre en place un «stratégie de marques» made in Italy, dès 2018, avec l'entrée en lice de sociétés symbolisant «la qualité et l'innovation», telles Ferrari, Armani, Dolce&Gabbana ou Ferrero, qui deviendront des «ambassadeurs pour attirer une nouvelle clientèle».
La compagnie émiratie tablerait sur «une reprise des bénéfices en 2017 (de l'ordre de 108 millions d'euros), avec un chiffre d'affaires avoisinant les 3,7 milliards (contre 2,7 au cours des 9 premiers mois de 2013), tandis que les marges opératives brutes s'élèveraient à 526 millions».
Sept nouvelles destinations
Pour ce faire, le nombre de passagers (actuellement de l'ordre de 24 millions par an) devra augmenter sur les liaisons internationales, plus rentables, et diminuer sur les vols domestiques.
Ainsi, sept nouvelles destinations sont prévues dès 2015, explique encore Il Messaggero, avec un effort tout particulier fait en destination des pays émergents. Les cités «cibles» seront Pékin, Mexico, Santiago du Chili, San Francisco, Séoul et Shanghai.
L'Italie est le quatrième marché en Europe pour le marché aérien et, à travers Alitalia, Etihad pourra s'attaquer aux juteuses parts de marché du transporteur allemand Lufthansa, leader auprès de la clientèle des riches régions industrielles du Nord.
ats
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