Vie muséale sous CovidLe MAH feuilletonne autour d’une exposition invisible
En raison de la situation sanitaire, le Musée d’art et d’histoire a dû reporter l’exposition «Walk on the Water» et trouver de quoi attirer virtuellement des visiteurs.

C’est cette semaine qu’aurait dû être vernie l’exposition «Walk on the Water» au Musée d’art et d’histoire. Le principe? La carte blanche. L’artiste et performeuse autrichienne Jakob Lena Knebl était invitée à farfouiller dans le fonds muséal et à chambouler artistiquement la présentation des œuvres. Manière de brouiller les pistes et de parer une collection classique et connue d’un voile de modernité, de malice et d’audace. La proposition paraissait fort alléchante. Mais, comme d’habitude, la vilaine bête à picots a fait capoter l’entreprise. L’institution est fermée. L’expo reste invisible.
Enfin, pas tout à fait. Le MAH a décidé de la révéler au public par petites touches virtuelles successives sur tous ses réseaux sociaux. Il y a un podcast, où la curatrice explique, en anglais et français, son projet pour chacune des salles où elle est intervenue. Plus saugrenu, il y a aussi les œuvres sélectionnées qui racontent comment elles se sont retrouvées là. Voilà l’affriolante «Vénus» d’Antonio Canova, fort dévêtue dans une cabine de douche transparente, qui minaude gentiment sur sa nudité. C’est rigolo et charmant. Vénus est la première. D’autres suivront.
Sur le blog du musée, on peut encore écouter un entretien avec Jakob Lena Knebl, tandis que le directeur, Marc-Olivier Wahler, devrait proposer, d’ici à quelques semaines, son propre regard sur l’expo dans de courtes vidéos.
Relecture lutine et illustrée
Ce n’est pas tout. Le vieux MAH, qui, décidément, s’encanaille, a demandé au graphiste illustrateur genevois PanpanCucul – on flaire le pseudo – de s’amuser avec la collection. Tous les mercredis sur le compte Instagram du musée, l’artiste propose une relecture lutine d’une œuvre du fonds.
Et nous, alors? On n’a pas le droit de faire joujou avec le patrimoine? Ben si. À l’enseigne de «Ma galerie d’art», l’institution propose à tout un chacun d’aller choisir ses œuvres chouchous au sein de sa collection en ligne pour créer des galeries personnalisées, à partager entre amis. Le galeriste amateur qui obtiendra le plus de suffrages de la part du public gagnera fin février une visite privée du MAH avec trois personnes de son choix. C’est chic.
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