SuisseLe lobby pro-armes est-il trop radical pour le PLR?
Pro Tell peine à fédérer les oppositions à la directive européenne actualisée sur les armes à feu.

Pro Tell est-il devenu trop radical, même pour le PLR? C'est ce que laisse croire le conseiller aux Etats Josef Dittli (UR/PLR), pour qui «les évènements actuels chez Pro Tell laissent pensif».
L'élu prend ainsi ses distances avec le conseiller national Jean-Luc Addor (VS/UDC), qui a déposé une initiative parlementaire visant à permettre le port d'armes dans l'espace public, comme dans certaines régions aux Etats-Unis. «La Suisse n'est pas le Far-West!», a-t-il ajouté.
Or, les deux hommes se connaissent bien puisqu'ils se partagent la présidence de l'intergroupe parlementaire pour un droit libéral sur les armes, rappelle l'Aargauer Zeitung dans son édition du 10 avril 2018. Le secrétariat de l'intergroupe est dirigé par Jean-Luc Addor, qui est également le vice-président de Pro Tell.
Il dit «non», son parti dit «oui»
Le lobby des armes à feu, qui tient samedi son assemblée générale à Berne en présence du conseiller fédéral Guy Parmelin, affiche une ligne qui déplaît à Josef Dittli. Mais pas question pour autant d'abandonner la présidence de l'intergroupe, créé en réaction à la directive européenne pour un contrôle accru des armes à feu.
La position du conseiller aux Etats est d'autant plus inconfortable que son parti s'est récemment exprimé en faveur de l'adaptation de la directive de Bruxelles dans le droit suisse.
Pas d'armes dans l'espace public
Les hésitations de Josef Dittli sont comparables à celles du conseiller national Werner Salzmann (BE/UDC). Ce dernier milite contre la directive européenne mais il ne veut pas entendre parler de citoyens armés dans l'espace public. «Sinon, les forces de l'ordre ne pourront pas faire la différence entre les gens biens et les dangereux en cas de crise.»
Le conseiller national préside la Commission de la Politique de Sécurité (CPS) qui doit prendre position ces prochains jours sur la directive européenne. Il aura toutefois de la peine à convaincre ses pairs d'adopter une ligne dure.
La tradition de milice menacée
Les efforts du Conseil fédéral à obtenir des concessions pour la Suisse dans ce dossier brûlant ont convaincu de nombreux parlementaires bourgeois, souligne le Tages-Anzeiger dans son édition du 10 avril.
En effet, les chasseurs ne seront pas concernés. Pour les armes de service, pas de changement non plus: elles pourront continuer à être conservées à la maison après le service militaire et servir au tir sportif. Les tireurs ne devront pas se soumettre à des tests médicaux ou psychologiques. Un registre central des armes ne devra pas être créé.
Werner Salzman n'en démord pas. «C'est aussi une question de principe. Cette politique est un pas vers l'adoucissement de notre tradition de milice. En fin de compte, nous n'avons plus rien à dire.»
Il ne croit pas non plus que la Suisse sera éjectée des accords de Schengen si elle refuse la directive européenne. «L'Union européenne nous passerait un savon, mais elle le fait pratiquement chaque jour avec les autres pays.»
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