SurpêcheLe Japon propose de ralentir les prises de thons rouges
Le Japon va proposer de diviser par deux les prises de jeunes thons rouges dans le Pacifique. Cette démarche historique visant à préserver une espèce menacée a été annoncée mardi 26 août par une agence gouvernementale. Greenpeace salue la démarche, mais l'estime insuffisante.

«Il nous revient de prendre cette initiative pour protéger le thon rouge, une des principales ressources dans les eaux entourant le pays», a déclaré mardi Masanori Miyahara, président de l'Agence japonaise des pêches, à l'occasion d'une réunion à Tokyo.
L'archipel, de loin le premier consommateur de thon rouge au monde, était jusqu'à peu hostile à toute réduction drastique des quotas, malgré les mises en garde répétées des scientifiques sur une dangereuse baisse du niveau des réserves.
Mesure précédente insuffisante
Réunies au sein de la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC), les nations d'Asie-Pacifique, dont le Japon, les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud, avaient décidé l'an dernier de diminuer de 15% les captures de thons âgés de trois ans et moins, par rapport à la moyenne des prises entre 2002 et 2004.
Mais les pêcheurs nippons jugent cette mesure insuffisante pour permettre la reconstitution des stocks de thon. Ils vont donc proposer aux membres de la Commission d'adopter, à compter de 2015, un plan sur 10 ans pour réduire de moitié la capture du nombre de jeunes poissons (inférieurs à 30 kg), à environ 4000 tonnes par an.
Système d'alertes
Lors d'une rencontre programmée en septembre à Fukuoka (ouest), Tokyo va également proposer, pour éviter la surpêche, la mise en place d'un système d'alertes progressives qui permettrait de prévenir les pêcheurs locaux à l'approche du plafond.
Et dès que 95% des quotas alloués auront été atteints, le gouvernement leur demandera de suspendre toute activité.
Les réserves de thon ont fondu
Ce changement de ton survient alors qu'une récente étude indépendante a révélé que les réserves de thon rouge avaient littéralement fondu.
Les organisations écologistes estiment que la pêche à échelle industrielle tue de trop nombreux jeunes thons avant qu'ils ne se soient reproduits, au risque de réduire à néant cette espèce particulièrement prisée des amateurs de sushi.
Greenpeace: «pas suffisant»
«Nous prenons acte du fait que l'agence japonaise décide enfin d'actions sérieuses, alors qu'elle n'avait jusqu'à présent pratiquement rien fait», a réagi un militant de Greenpeace, Wakao Hanaoka. «Mais ce n'est pas encore suffisant», a-t-il estimé.
La pêche du thon rouge est réglementée également dans l'océan Atlantique par la Commission internationale pour la conservation des espèces de thons de l'Atlantique (Cicta), à laquelle appartiennent notamment l'Union européenne et ses États membres.
Lors de sa dernière réunion annuelle en novembre 2013, la Cicta a décidé de maintenir les quotas de pêche pour 2014, qui avaient été abaissés à 13'500 tonnes par an en 2009. Les thoniers-senneurs, chalutiers utilisant un filet, n'ont par ailleurs pas le droit de capturer des thons jeunes.
AFP/ade
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