Production lyrique bouleverséeLe Grand Théâtre ose l’opéra sans orchestre
Situation sanitaire oblige, avec «L’Affaire Makropoulos», l’OSR déserte la fosse pour surgir dans les haut-parleurs avec une captation réalisée en juillet. Shocking?

La pandémie qui nous occupe tant a la faculté de rendre réel l’improbable. Qui aurait pu imaginer, par exemple, un opéra se dévoilant au public sans la présence physique de l’orchestre? Qui aurait pu prévoir une production lyrique avec une fosse vidée de ses pupitres et de ses musiciens pour des raisons sanitaires? Ce scénario un temps invraisemblable se concrétisera pourtant au Grand Théâtre, dès le 26 octobre prochain, avec une pièce de Leos Janácek, «L’Affaire Makropoulos», délestée d’un composant a priori intouchable. À cette occasion et pour toutes les représentations prévues à l’affiche, l’Orchestre de la Suisse romande se fera entendre autrement, par le biais de haut-parleurs posés précisément à sa place habituelle, au cœur de la fosse. Dans la salle, on entendra alors une captation instrumentale réalisée il y a plusieurs mois déjà, tandis que le chef d’orchestre, lui, sera bien présent pour guider les artistes sur scène.