S'installer dans le paysage, c'est une chose que tous les festivals locaux de cinéma désirent. S'imposer au plan international, c'est le graal que certains convoitent. Le GIFF, qui débute demain soir pour la 24e fois, n'est pas loin de cumuler les deux. Devenu incontournable dans l'actualité genevoise, au point que la Ville a décidé d'augmenter sa subvention, il est aussi de plus en plus connu à l'étranger, où son rayonnement se fait sentir. Pourtant, la manifestation revient de loin. Et a même failli capoter l'année de sa naissance. Elle s'appelait alors Cinéma Tous Écrans et n'était qu'une simple section parallèle du festival Stars de demain, créé par le regretté Roland Ray. Mais un litige séparera les deux entités.

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Dès la seconde année, Tous Écrans fait cavalier seul, sous la houlette d'un Léo Kaneman qui tiendrale guidon de l'événement durant des années. Les clivages cinéma/télévision sont alors au cœur des débats et le festival se singularise en programmant en première de grandes séries comme «24 heures chrono». Puis les années passent, Claudia Durgnat succède à Léo Kaneman à la tête du festival, et le concept ne bouge guère. À sa nomination à la tête de la manifestation, il y a six ans, Emmanuel Cuénod y apporte de grands changements.

Il n'y sélectionne plus que des œuvres inédites en Suisse. Déménage du Grütli à la salle communale de Plainpalais, ou Théâtre Pitoëff. Puis Tous Écrans devient le GIFF – Geneva International Film Festival – ramenant Genève dans son intitulé. Enfin, il accueille la réalité virtuelle en tant que section à part entière, et les différentes mutations liées au numérique deviennent des réflexions centrales au cœur de l'événement. Toutes ces modifications portent leurs fruits. L'identité du GIFF se dessine plus clairement, sa capacité d'adaptation aux évolutions technologiques sonne comme une évidence. Petit festival est devenu grand, en somme.