TourismeLe franc fort fait suer les campings
Les régions touristiques et frontalières comme les Grisons et le Tessin sont particulièrement touchées.

Malgré une météo plus que favorable, les campings helvétiques font grise mine. Le franc fort est pointé du doigt.
Kornel Szabo, responsable du site camping.ch, attend la fin de l'année 2015 pour tirer un bilan définitif de la situation. Mais il affirme d'ores et déjà ressentir l'impact du franc fort. «Les régions frontalières et touristiques sont plus touchées par ce phénomène. Je pense notamment au Tessin et aux Grisons.»
Jean-Nicolas Revaz, président de l'association des «Campings Valais-Wallis» et lui-même propriétaire d'un camping partage cet avis. «Mes clients européens ont perdu 60% de leur pouvoir d'achat en cinq ans, non seulement sur l'hébergement mais aussi sur toutes les autres dépenses. Sans oublier que la crise qui touche certains pays européens amplifie le problème.»
La clientèle non suisse provient essentiellement d'Europe. Ce continent représente 95,4% de la demande non indigène, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). L'Allemagne arrive en tête des pays étrangers avec 403'000 nuitées générées l'an passé, suivie des Pays-Bas (266'000 nuitées). La France et le Royaume-Uni arrivent en troisième et quatrième position, avec respectivement 82'000 et 64'000 nuits passées au camping.
Séjours plus courts
La part de résidents helvétiques représente 64% de la clientèle totale. Mais, d'après le président de l'association vaudoise des terrains de camping Frédéric Gianella, certains d'entre eux préfèrent se rendre en Europe pour profiter de prix plus bas.
L'arrivée des compagnies aériennes à bas coûts a aussi eu un impact sur la fréquentation de ce type d'hébergement. «Les Suisses préfèrent désormais voyager plus loin mais moins longtemps», déclare Frédéric Gianella.
Ces nouvelles habitudes se retrouvent dans les campings. «Auparavant, les vacanciers louaient leur place sur une plus longue durée, trois, voire quatre ans, ce qui n'est plus le cas. La clientèle est moins fidèle», signale Frédéric Gianella.
Selon lui, il convient de davantage se préoccuper des enfants en leur offrant de nombreuses activités, car ils seront les clients de demain. Les campings souffrent également des réservations de dernière minute à prix très avantageux», explique Simone Patelli, président de l'association des campings tessinois.
Sans surprise, la météo joue un rôle important au niveau de la fréquentation des campings. L'an passé, les nuitées ont reculé de 18% en juillet et août sur un an. «L'été maussade explique largement cette baisse», déclare Kornel Szabo. Or ces deux mois représentent plus de la moitié de la demande annuelle, selon l'OFS.
Crise financière
Mais le beau temps ne fait pas tout. «Durant le mois de juillet qui vient de s'achever avec une météo exceptionnelle, j'ai perdu 36% de mon chiffre d'affaires par rapport à la même période de 2014», informe Jean-Nicolas Revaz.
La fréquentation des campings helvétiques est en baisse continuelle depuis cinq ans. Entre le mois de juillet 2010 et celui de 2015, Jean-Nicolas Revaz a enregistré un repli de 66% de ses ventes. «La crise financière est passée par là», signale Kornel Szabo.
Le nombre de campings affiche aussi un recul ces dernières années. En 2014, la Suisse comptait 412 campings. En 2009, elle en recensait encore 423.
Rester à la pointe
Pour faire face à cette hémorragie, il convient, selon Frédéric Gianella, de moderniser ces lieux de vie. Mais cela nécessite des investissements.
«Certains campings ont plus de 60 ans. Le personnel commence à s'essouffler et trouver un repreneur n'est pas toujours facile au vu des coûts élevés de rénovation», explique Frédéric Gianella. Les besoins des campeurs se sont également accrus. «Ils exigent toujours plus de confort», confie-t-il.
Pour Jean-Nicolas Revaz, la branche doit davantage exploiter la carte de la sécurité du pays et ses beaux paysages. Il plaide aussi pour un taux de TVA unique entre restaurants et commerces qui vendent des plats à l'emporter. Une telle idée a été balayée par le peuple en septembre 2014.
«Il convient enfin de mieux mettre en avant le côté convivial, le retour à la nature et la déconnexion que ce type de séjour propose», conclut-il.
ats
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