FootballLe football amateur toujours privé de compétition
Berne n’a toujours pas levé les restrictions concernant les championnats de séries inférieures. Le patron du foot vaudois dit son inquiétude.

Toujours privés de compétition depuis la mi-octobre 2020 en raison de l’interdiction promulguée par Berne de pratiquer des sports de contact, des milliers de footballeurs amateurs attendaient avec impatience les dernières décisions du Conseil fédéral. Allait-on se diriger vers un assouplissement des mesures de restriction de nature à pouvoir envisager une reprise dans les ligues inférieures ou continuer à composer avec un statu quo qui pourrait déboucher sur une nouvelle saison blanche? Tombée peu après 16h30 ce mercredi, la réponse a douché les espoirs de ceux et celles qui misaient sur une rapide et possible reprise du football amateur - les sports avec contact physique demeurant interdits (à ce jour, Berne autorise uniquement les compétitions regroupant 15 personnes au maximum).
Pour Gilbert Carrard, président de l’Association cantonale vaudoise de football, c’est une nouvelle désillusion. «Pour nous, réagit-il, rien ne change malheureusement. Même si les dernières nouvelles ne sont pas très claires et qu’il subsiste un certain flou, c’est une terrible déception. Je pensais sincèrement que l’on allait pouvoir rejouer, quitte à prendre des mesures pour ce qui est de l’occupation des vestiaires. Un curieux sentiment m’habite: d’un côté, on autorise la présence de 100 personnes dans un stade, de l’autre, on continue à nous interdire de jouer pour ce qui est des adultes…»
Trois tours à jouer
À l’instar des autres associations, l’objectif de l’ACVF demeure toujours de pouvoir terminer le premier tour afin de valider les classements selon le nouveau règlement adopté par l’ASF. «Pour la majorité des équipes, il reste trois tours complets à disputer si l’on veut entériner des promotions et des relégations, reprend notre interlocuteur. On peut encore y arriver si le Conseil fédéral devait lâcher du lest dans les prochaines semaines.» Afin de lever les ambiguïtés actuelles et éviter tout malentendu, le monde amateur attend encore quelques éclaircissements des experts de l’OFSP quand bien même personne n’imagine pouvoir jouer avec un masque ou en maintenant les distances obligatoires dans les duels…
Alors qu’une visioconférence réunira en fin de semaine les responsables des treize Associations régionales, le patron du football vaudois s’inquiète déjà de ce manque de visibilité persistant. «À la longue, reprend M. Carrard, les clubs vont finir par se lasser. La motivation des joueurs pourrait aussi s’en ressentir. Ils ne peuvent pas sans arrêt se préparer sans jamais pouvoir jouer des matches. Dans ces conditions, des clubs, figurant notamment parmi les moins bien classés, pourraient vouloir bâcher et en rester là. À l’inverse, les équipes aujourd’hui en tête voudront, elles, reprendre à tout prix.»
Annulation?
Au bout du lac, le discours de Pascal Chobaz n’est guère différent. «Je ne m’attendais à pas grand-chose, je ne suis donc pas surpris, convient le président de l’Association cantonale genevoise (ACGF). On se demande quand même vers quoi l’on se dirige… Pour éviter une deuxième saison blanche, il faudrait à tout prix réussir à boucler ce premier tour afin d’être cohérent avec ce que l’on a décidé…»
En dernier ressort, seul l’ASF pourrait décider d’annuler tous les championnats amateurs et de décréter une deuxième saison blanche d’affilée. On n’en est pas encore là, quoique…
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