Festival international du film de FribourgLe FIFF ne craint pas d’avoir les yeux plus gros que le ventre
Toutes les saveurs du monde en 99 films de 52 pays, pour la 37e édition de la manifestation.

Thierry Jobin, directeur artistique du Festival international du film de Fribourg (FIFF), défend un cinéma sorti des entrailles du monde, «comme une respiration, parfois cruelle, parfois violente, parfois drôle, toujours engagée, dans le flot de l’actualité». Et Gérard Depardieu, incarnant un vieux chef étoilé au bout de sa vie dans «Umami», vient lui donner raison quand le colosse lâche dans un râle: «L’existence, avec tous ses ingrédients, même les trop salés, finit par ressembler à un bol de ramen.»
Tourné d’une cantine à nouilles d’un faubourg de Tokyo à un quatre-étoiles niché dans une abbatiale de Saumur, le film du Français Slony Sow, tout à la fois sucré, salé, aigre et doux selon son titre, fait l’ouverture. Autant savoir que cette année personne ne mourra de faim lors de cette édition placée sous le signe de la bonne et de la malbouffe, Fribourg étant cette année Ville suisse du goût.
Poelvoorde, à table!
En près de 100 films, dont douze en compétition officielle, le FIFF brasse les réalités d’une cinquantaine de pays, de la Mongolie aux Philippines, Chili, Japon, etc. Au menu, diverses sections s’annoncent gastronomiques. Ainsi de «Cinéma de genre: bon appétit», où figurent notamment «Adieu Paris», avec Édouard Baer et Benoît Poelvoorde, ou la satire sociale taïwanaise «Heavy Craving» sur la grossophobie. Matérialisant le travail poursuivi tout au long de l’année, «Les désirs du public» présente cinq films cultes sur le cinéma culinaire, sélectionnés par plus de 220 votants.
Autre initiative nourrissante, la section «Un film, un repas» verra chaque projection prolongée par un repas porteur de cinéphilie. Voir la «Poulet Lynch Frites expérience» conclure la soirée offerte aux auteurs de l’émission «Strip-tease», ou la «Butcher expérience» trancher le fil de «Delicatessen». Une «Daube Expérience» est espérée sans navet.

Si le réalisateur Fatih Akin, auteur de la comédie culte «Soul Kitchen», a mis du kung-fu sur sa carte blanche, des débats plus traditionnels auront lieu, notamment dans la sélection «Décryptage», dédiée à «nos arrangements avec la réalité». Violence de la suprématie blanche sur le monde, violence des hommes sur les femmes… la thématique reste d’actualité, comme le démontrent les films de Raoul Peck, Nina Menkes ou Julie Bertuccelli. Une table ronde sur le rôle de la Suisse dans la décolonisation s’ajoutera à ces débats.
Pour s’éviter toute aigreur au moment du palmarès, Thierry Jobin a convié la cheffe Judith Baumann, aux commandes du restaurant de la Pinte des Mossettes, parmi les membres du jury.
Fribourg, divers lieux
Du 17 au 26 mars
Billetterie 026 347 42 01
info@fiff.ch
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.