École genevoiseLe directeur de cycle accusé de harcèlement sexuel recasé au DIP
Le Syndicat des services publics dénonce un «placard doré» tandis que le Syndicat des maîtres refuse de commenter un dossier dont rien ne transpire.

«Monsieur X» a retrouvé du travail. Ce directeur de cycle d’orientation, qui serait épinglé pour harcèlement sexuel par un rapport du Groupe de confiance, selon les révélations du «Temps», devait prendre la direction d’un autre établissement. Avant que ce transfert ne soit annulé.
Selon un courrier officiel envoyé au personnel du cycle concerné, et que la «Tribune de Genève» a pu consulter, il a retrouvé un poste à la direction générale de l’enseignement obligatoire et devrait entrer en fonction prochainement.
Le Syndicat des services publics (SSP) affirme dans un communiqué avoir «appris avec consternation» cette nomination qu’il qualifie de «placard doré». «En maintenant Monsieur X en poste, le Département de l’instruction publique prend le risque assumé de voir les comportements de ce dernier faire de nouvelles victimes», écrivent les syndicalistes, qui reconnaissent n’avoir eu accès à aucun élément du dossier.
Recours pendant
À ce titre, le syndicat des maîtres du cycle d’orientation, la FAMCO, se montre d’ailleurs bien plus prudent. «Sur l’affaire elle-même et la façon dont elle est traitée, on ne prend pas position car on n’a pas eu accès au rapport, nous ne sommes pas au courant des détails de l’enquête, relate David Fernex, membre du bureau. Mais on se réjouit du fait que dans les deux établissements concernés par cette rocade, le travail a l’air de reprendre de manière apaisée.»
«On cherche à instrumentaliser mon mandant, fidèle fonctionnaire depuis plus de trente ans et sans antécédent, réagit son conseil, Me Romain Jordan, et ce alors qu’un recours est toujours pendant contre les conclusions déjà bien plus modérées du Groupe de confiance. Mon client se consacre à sa nouvelle mission avec sérénité, professionnalisme et passion.»
De son côté, le DIP affirme ne pas pouvoir communiquer sur des dossiers personnels en vertu de la protection des données, mais relève que le poste concerné est un poste existant et à repourvoir à la suite du départ du titulaire. «Il ne s’agit donc pas ici d’un poste que l’on peut qualifier de placard doré», estime Pierre-Antoine Preti, porte-parole.
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