Violences sexuellesLe CTAS ouvre ses portes au public mardi
Le Centre Traumatismes Agressions sexuelles, à Carouge, prend particulièrement en charge les enfants victimes d’inceste mais œuvre aussi à la prévention des violences sexuelles sur mineurs.

La journée portes ouvertes du Centre thérapeutique traumatismes agressions sexuelles (CTAS) aura lieu ce mardi de 12 h à 18 h. Situé en face de l’école primaire de Carouge, le lieu prend en charge les personnes adultes ou mineures qui ont subi des agressions sexuelles ou de l’inceste. L’association œuvre aussi à la sensibilisation, l’information et à la formation autour de ces problématiques. Carmen del Fresno, directrice de l’association, répond à nos questions.
Est-ce qu’il existe un «profil type» de personnes que vous prenez en charge?
Il n'y a pas de profil type mais les agressions sexuelles provoquent des séquelles qui peuvent être semblables chez les victimes. Nous recevons les personnes qui n’ont pas besoin d’être hospitalisées. Dans une classe de 25 élèves de dix ans, deux à trois enfants sont victimes d’agressions sexuelles. C’est choquant.
Certains parlent et peuvent bénéficier des soins au CTAS ou ailleurs. D'autres non, et cela pour différentes raison. Ce n'est parfois qu'adulte que tout remonte et que les gens se tournent vers nous. Nous suivons en moyenne 180 personnes par an, sur des durées variables allant jusqu’à deux ans de thérapie. Et nous ne prenons pas en charge les agresseurs.
«Dans une classe de 25 élèves de dix ans, deux à trois enfants sont victimes d’agressions sexuelles.»
Quels soins proposez-vous?
Des psychothérapies individuelles, avec des professionnels spécialisés dans ces thématiques. Mais aussi des groupes de parole en pleine conscience, du yoga thérapeutique et de la de la psycho-éducation. Cela permet de donner un éclairage et des repères pour que les victimes puissent comprendre et composer avec leurs réactions traumatiques. Nous proposerons bientôt un groupe pour les proches et un autre de contes destinés aux enfants.
Quel est le programme de ces portes ouvertes?
Comme nous abordons des sujets tabous, il faut justement «ouvrir des portes» et offrir des conditions d’échange propices à la parole. Entre 12 h 30 et 13 h 30, nous présenterons le CTAS. Ensuite, les gens pourront suivre un parcours dans nos locaux et découvrir nos différentes activités. Il y a un coin ressources, avec des livres notamment, des informations sur les agressions sexuelles.
Des ateliers pour expérimenter un outil de stabilisation émotionnelle, afin d’apprendre à maîtriser le trop plein d’émotions, auront lieu afin de donner un exemple concret de ce que nous mettons en place. Finalement, à 17 h, Zep viendra dédicacer ses deux affiches – «Touche pô à mon zizi» et «Stop aux agressions sexuelles» – connues de tous les Genevois qui prennent les TPG. L’occasion, je l’espère, de faire venir un public différent et de faire passer notre message de prévention de façon plus large.
CTAS, rue Jacques-Dalphin 36, 1227 Carouge, 022 800 08 50, ctas.ch.
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