Fête de la musiqueLe Conservatoire populaire dans une vitrine aguicheuse
Sur le parvis du Grand Théâtre et entre les murs de l’Alhambra, l’institution aux 4000 élèves a frappé deux coups retentissants en dévoilant son savoir-faire.

On n’échappe pas, en parcourant la grille dense de propositions qui s’offrent aux visiteurs de la Fête de la musique, aux institutions qui irriguent et cultivent durant toute l’année le terreau musical genevois. Elles sont parfois d’une discrétion légendaire, en évoluant dans un sous-bois bien ombragé. Ailleurs, elles ont les contours des mastodontes, lyophilisés en un acronyme succinct.
Prenez le CPMDT: cinq lettres pour une maison qui attire plus de 4000 élèves, éparpillés ici et là dans la ville et le canton. Le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre a donc une allure certaine, et il le fait savoir durant tout le week-end de festivités musicales. Il a d’autant plus de raisons de s’y employer qu’il a atteint en 2022 le vénérable âge de 90 ans.

Alors, samedi matin déjà, parmi les premiers événements de la journée, il ne fallait pas manquer son opération déployée sur l’ample parvis du Grand Théâtre, entièrement squatté par les pupitres de dizaines de jeunes musiciens de la maison. Et à leurs côtés, d’autres dizaines de complices, les voix issues des chorales des écoles du Seujet et de Saint-Jean sont venus en renfort.
Cette belle légion tout de blanc parée, dirigée par la professeure de musique Isabelle Vanossi, avait de quoi impressionner, de loin comme de près. Et ce qui s’y est dégagé, par les voix et les instruments, a été à l’avenant. On y entend l’hymne national suisse, pour commencer, puis un choix de chansons conquérantes.
Mozart et Cie
Plus tard, à quelques encablures de là, le CPMDT a montré d’autres traits distinctifs, davantage intimistes et tournés vers d’autres sonorités. À l’Alhambra, dans une salle comble, une trentaine de musiciens ont parcouru sur instruments d’époque un choix de pièces de Rameau.
Viole de gambe et archiluth, flûte à bec et clavecin ont rappelé toute la délicatesse et le raffinement de ce répertoire sans rides. On y a entendu d’autres perles encore, parmi lesquelles, le célèbre «Adagio» du «Concerto pour piano et orchestre N° 23» de Mozart. Ce qui a donné un allant tonique et aguicheur à cette vitrine musicale concoctée par le beau mastodonte aux cinq lettres.
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