
Bellevue, 31 mai
La transition énergétique, c’est l’Arlésienne. Tout le monde en parle depuis plus de dix ans, mais personne n’en voit vraiment la couleur. L’inertie collective et politique associée à cette priorité n’a d’égale que notre démotivation, chacun, à remplir annuellement notre déclaration d’impôt.
Ironie de l’histoire, c’est la funeste décision d’un autocrate russe qui nous imposera finalement les changements profonds que cette transition exige. L’agression russe en Ukraine, l’embargo sur le charbon et le pétrole auront pour conséquence une augmentation durable du prix des énergies fossiles.
Celle-ci est pourtant légitime. Depuis des décennies, nous avons profité d’énergies fossiles trop bon marché. Nous les avons gaspillées. L’efficacité énergétique n’a de loin pas été une priorité.
L’augmentation considérable du prix de l’énergie va rebattre les cartes. L’achat d’un nouveau véhicule sera l’occasion d’une réflexion approfondie. Nous favoriserons les modes de mobilité douce. L’assainissement énergétique des bâtiments sera économiquement intéressant et le remplacement des chauffages fossiles par des pompes à chaleur… une évidence. Économiser l’énergie sera pour chacun une priorité économique. Par ailleurs, les énergies renouvelables deviendront enfin concurrentielles.
Le coût de cette transition ne devrait pourtant pas être supporté que par les consommateurs, mais aussi, en priorité, surtout, par les collectivités publiques. Nous avions besoin d’un électrochoc. Vous nous l’avez pratiqué. Merci, Monsieur Poutine!
Jean-Daniel Viret
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Lettre du jour – Le climat remercie Poutine