La révolution industrielle – qui a tout changé dans le monde – a été fondée sur le charbon, rejoint, dès le début du XXe siècle, par le pétrole. Depuis, nos activités rejettent des quantités toujours plus importantes de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, où elles s’accumulent. Maintenant, nous sommes au pied du mur climatique et il nous faut passer au plus vite du fossile – et du fissile – énergies si faciles mais si nocives – à autre chose.
Cette autre chose, nous la connaissons: mieux utiliser l’énergie, recourir aux énergies renouvelables, disponibles à proximité. Et nettement moins polluantes que celles dont il nous faut sortir (n’en déplaise aux détracteurs de l’éolien, du biogaz, de la géothermie, des pompes à chaleur ou de la voiture électrique).
Si nous continuons sur notre trajectoire actuelle, nous programmons un désastre économique et social. La Banque mondiale annonce 216 millions de réfugiés du climat d’ici à 2050, avant tout dans des régions très peu responsables des émissions de GES. Les dommages dus au dérèglement climatique s’annoncent infiniment plus coûteux que ceux, déjà considérables, d’une rupture avec nos habitudes de production et de consommation.
Il est temps de souligner le bénéfice à tous points de vue d’une transition forte: outre de sécuriser nos conditions de vie, elle constitue un gisement massif d’emplois non délocalisables. Déjà actuellement, n’en déplaise aux démagogues du fossile, aux États-Unis, 850’000 personnes gagnent leur vie dans les énergies renouvelables, contre… 100’000 dans le charbon!
Les grands enjeux sont aujourd’hui liés, entre les questions écologiques, économiques et sociales, tout comme entre les déterminants de la vie sur Terre, tels que le climat et la biodiversité. Ainsi, chaque hectare de forêt qui disparaît réduit d’autant la capacité d’absorption de gaz carbonique de la végétation, et les incendies massifs ajoutent encore leur part d’émissions de CO2.
Cette destruction a essentiellement pour cause l’agriculture industrielle. On peut citer le soja donné au bétail et les vastes surfaces d’élevage, dues à l’appétit croissant du monde pour une nourriture excessivement carnée – pourtant dénoncée par l’OMS comme cancérigène, ou l’huile de palme, ingrédient essentiel d’un fast-food malsain lui aussi. Une chose est claire: santé environnementale et santé humaine vont de pair.
Autre cause majeure des émissions de GES: la mobilité motorisée. Là aussi, de grandes marges de manœuvre se présentent: la moitié des immatriculations dans le monde sont des SUV. Mais qui a besoin de ces véhicules surmotorisés qui émettent 30% de CO2 de plus?
En réalité, les choses sont finalement assez simples et la solution est entièrement en nos mains: pour continuer à vivre dignement sur cette Terre, il nous faut nous alimenter et nous déplacer autrement. Et sortir de la société du prêt-à-jeter ainsi que de l’insouciance écologique et sociale.
Et c’est là que l’Accord de Paris fait la jonction avec son contemporain, l’Agenda 2030 des Nations Unies, ses 17 objectifs de développement durable et ses 167 cibles. Il nous permet de faire les bons liens entre les enjeux et de ne rien oublier d’important. Approche systémique, holistique, cela vous dit quelque chose? C’était ce que le Club de Rome avait mis en avant dans ses prévisions, voici cinquante ans. Il aura eu raison sur toute la ligne – sur la méthode comme sur les contenus!
* Le réseau de l’économie sociale et solidaire
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L’invité – Le climat, mère de toutes les batailles