Le Chinois Wang Bing décroche le Léopard d'or pour «Mrs. Fang»
Son documentaire choc, centré sur une femme atteinte de l'Alzheimer, était clairement l'un des meilleurs films du concours locarnais.
«Sans la France, je ne pourrais pas faire mes films, nous déclarait Wang Bing, invité d'honneur du festival Black Movie, il y a un eu plus de deux ans. Mon pays n'accepte pas du tout mon travail et aucun de mes films n'est sorti là-bas. Le gouvernement met son veto. Sans cette opposition, plusieurs producteurs chinois seraient prêts à me soutenir.» Aujourd'hui, le voici sacré par le Léopard d'or de Locarno pour un Mrs. Fang capital, radical et dérangeant.
Mais en sélectionnant le cinéaste chinois en compétition à Locarno, Carlo Chatrian, directeur artistique de Locarno, savait fort bien qu'il avait réussi un coup, dans la mesure où il s'agissait de l'un des auteurs les plus connus du concours. Une connaissance certes cinéphilique, donc relative.
Et en décernant le Léopard d'or à ce documentaire choc, centré sur une femme de 68 ans atteinte de l'Alzheimer et filmée durant ses derniers jours au sein de sa propre famille qui la veille tout en vaquant à ses occupations, on peut supposer que le jury du festival, présidé par Olivier Assayas, et réunissant au moins deux cinéastes réputés pour leurs engagements artistiques, soit Jean-Stéphane Bron et Miguel Gomes, n'a pas dû se battre ni débattre durant des heures. Mrs. Fang était clairement l'un des meilleurs métrages d'une compétition en-dessous de la moyenne habituelle où figuraient néanmoins quelques bons films dignes d'être salués ou primés. Sans grande surprise, ceux-ci se retrouvent tous dans un palmarès court et ramassé, synthèse assez juste de ce qu'aura été ce 70e Locarno Festival.
Presque trop évident, le prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à Isabelle Huppert pour Madame Hyde de Serge Bozon. Film plaisant mais un rien mineur, il n'apporte rien à la filmographie d'une actrice qui a fait ses preuves depuis longtemps. Le Danois Elliott Crosset Hove, l'un des deux frères d'un Winter Brothers (de Hlynur Palmason) peu palpitant, reçoit de son côté le prix du meilleur acteur. Le film ne nous avait guère convaincus, même si ses interprètes s'en tiraient assez bien. As Boas Maneiras des Brésiliens Marco Dutra et Juliana Rojas, tentative de renouveler le film de genre en dressant le portrait d'un jeune loup-garou new age, a décroché le prix spécial du jury pendant que l'esthétisme sidérant de 9 doigts de F.J. Ossang lui a valu un Léopard de la meilleure réalisation. Cinq prix, cinq films. Nulle tentative de saupoudrage de la part d'un jury sûr de soi, clair, net et précis. Bien sûr, il y a des oubliés, des films qui auraient mérité ceci, qui auraient dû cela. Il n'y a pas de palmarès idéal. C'est ainsi que les festivals avancent.
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