Le chaînon manquant du Front national? Les alliances
Le Front national veut gagner tout seul en parti normal. Dans les années 90, Bruno Mégret rêvait du pouvoir, grâce à une grande union des droites dures françaises.

Bruno Mégret donne rendez-vous dans une brasserie près des Invalides. Non loin du tombeau de Napoléon. Comme un clin d'œil à l'histoire. Jean-Marie Le Pen avait qualifié Bruno Mégret de «Nabot-léon» au plus fort du très violent affrontement qui les avait vus s'entre-déchirer à la tête du FN. «Félon» et «Brutus», disait encore Jean-Marie Le Pen de cet homme courtois mais distant, qui fait tinter la cuillère dans sa tasse à café pendant qu'il parle. Au final, le numéro 2 s'en ira fonder le Mouvement national républicain (MNR) en 1999. Bien que la plupart des cadres importants du parti l'aient suivi, le succès sera mitigé. Ses idées pourtant font aujourd'hui le miel du parti qui l'avait autrefois exclu. «Mettre un terme aux provocations sulfureuses de Jean-Marie Le Pen et permettre la dédiabolisation du FN était notre projet. Il discréditait nos idées et nous empêchait d'accéder au pouvoir», raconte le presque septuagénaire, sorti de sa retraite à l'occasion de la parution de son roman. Le temps du phénix (Editions Cité Liberté) raconte par le menu la victoire à la prochaine présidentielle d'un candidat issu de rangs de la droite nationaliste et sa gestion du pouvoir.