
Il est quasi certain que l’écrasante majorité des Genevois qui ont refusé dimanche la révision de la loi sur les heures d’ouverture des magasins n’ont rien contre la possibilité de faire quelques fois des emplettes le dimanche ou le samedi en toute fin de journée. Non, le refus de cette réforme somme toute mesurée est d’une autre nature. C’est une marque de solidarité entre salariés.
Ce que Genève a dit est simple: «Employeurs, si vous désirez réellement d’autres horaires parce que vous pensez que vous vous en porterez mieux, négociez un accord avec les syndicats pour que les vendeuses et les vendeurs ne soient pas les dindons de la farce! Personne ne dit que ce sera facile, mais c’est la condition que nous posons.»
Cette position-là, ce n’est pas la première fois que la population l’exprime dans les urnes. La plupart des réformes acceptées touchant les horaires des commerces l’ont été car les partenaires sociaux avaient réussi à trouver des compromis. L’exception la plus notable date de 2018, lorsque la droite parlementaire est parvenue à faire entériner par le peuple une loi pour trois ouvertures dominicales à l’essai. Bien joué! Mais trois ans plus tard, l’essai n’est pas transformé.
«Employeurs, si vous désirez réellement d’autres horaires parce que vous pensez que vous vous en porterez mieux, négociez un accord avec les syndicats pour que les vendeuses et les vendeurs ne soient pas les dindons de la farce!»
Mis sur la touche depuis qu’ils ont dénoncé la précédente convention collective de travail, les syndicats reviennent aujourd’hui pleinement dans le jeu. Aux associations patronales et syndicales d’enterrer la hache de guerre, d’entamer très rapidement une vraie négociation et de trouver des compromis. Ce n’est pas moi, ce sont les Genevois qui le demandent.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Commentaire – Le cadeau de Noël du peuple aux vendeuses
En refusant la réforme de l’horaire du commerce de détail, la population genevoise a avant tout pensé au personnel.