
Il ne comprend pas, nous non plus!
Son tableau, apprécié des Genevois, ornait la salle des Pas Perdus de l’Hôtel de Ville depuis plus de trente ans. Or, il a disparu sans crier gare.
Pierre Montant s’en est aperçu fin mars, lors de la Journée portes ouvertes qui a permis à la population de découvrir le bâtiment emblématique de la vie politique genevoise, après plus de trois ans de travaux de restauration.
Perdu au milieu des visiteurs, le peintre ne voit plus son œuvre au mur. «L’approche éblouie», puisque tel est son nom, faisait pourtant partie des meubles. Sauf que visiblement, il n’y est plus. À sa place, le grand vide. Très grand, le vide, puisque le tableau faisait tout de même 3 mètres 80 de long sur 2 mètres 40 de haut!
Il avait été conçu sur mesure pour décorer cette salle. Mieux, c’était un cadeau offert par les cantons pour fêter le 175e anniversaire de l’entrée de Genève dans la Confédération.
Pierre Montant avait alors réalisé cette peinture représentant l’éblouissement qu’avaient dû ressentir les Confédérés en 1815, arrivant chez nous par bateau et découvrant soudain, au milieu du petit lac, Genève dans l’écrin de la rade, entre ciel et eau. «L’approche éblouie» donc, inaugurée en grande pompe en 1990.
Dépité, l’artiste contacte la chancellerie d’État pour demander le pourquoi du comment de cette disparition. La réponse? Elle signifie, en gros, mais sans le dire vraiment, que l’œuvre a fait son temps. C’est un point de vue.
Un autre serait de dire que ce tableau étant un cadeau offert à la République, et donc au peuple genevois, ce serait à lui de dire s’il souhaite le voir accroché au mur de son Hôtel de Ville ou perdu dans les réserves du Fonds cantonal de décoration. Où il risque bien de finir ses jours si personne ne se bouge pour qu’il remonte à la surface.
Que faut-il faire… Une pétition?
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Encre bleue – Le blues du peintre