Solidarité à Genève«Le bénévolat peut être une vraie valeur ajoutée pour les jeunes»
Un «speed meeting» a rassemblé samedi cinquante associations genevoises et une centaine de jeunes pour faire découvrir les offres d’engagement, parfois peu connues.

Entraîner des jeunes au tchoukball, participer à des activités avec des migrants pour favoriser leur intégration, tenir la caisse d’une boutique de seconde main, organiser des événements de sensibilisation à la crise climatique, monter un festival de reggae, partir en camp avec des jeunes handicapés. Voilà quelques-unes des «offres» de bénévolat présentées samedi à la salle communale de Plainpalais.
Genève Bénévolat, plateforme qui regroupe près de 200 organisations genevoises et qui vise à promouvoir l’engagement, propose depuis huit ans des «speed meetings» – rencontres de quelques minutes – pour mettre en relation associations et potentiels bénévoles. Cette année, pour la première fois, elle organisait une édition spécialement dédiée aux jeunes de 16 à 30 ans.
«L’engagement peut aussi être flexible»
«La majorité des bénévoles de notre plateforme ont plus de 30 ans, rapporte Andréa Quiroga, coordinatrice générale de Genève Bénévolat. Entre 16 et 30 ans, ce n’est pas forcément le moment où les jeunes pensent à s’engager. Ou alors ils le font pour une cause précise, souvent par militantisme ou dans le but de se former. Nous voulons montrer à cette population toute la diversité de l’engagement, qui peut aussi être ponctuel et flexible.»
Lui montrer, aussi, que le bénévolat peut être une vraie valeur ajoutée pour elle, soutient Sandra Mayland, chargée de communication pour Genève Bénévolat. «C’est un outil pour grandir et gagner en assurance, pour acquérir des compétences transversales mais aussi spécifiques, tisser de nouveaux liens, vivre ses premières expériences de responsabilités à valoriser dans un CV.»
La salle de Plainpalais est remplie de tables hautes, au-dessus desquelles plane un ballon coloré. Une couleur pour chacun des neuf domaines d’activité: citoyenneté, culture, durabilité, inclusion, loisirs, santé, social, sport et la crise ukrainienne. Cinquante organisations tiennent ces microstands où le jeune vient échanger et s’engager si affinités. Le public des potentiels bénévoles est plus clairsemé que celui des associations mais on dénombrera, au final, près d’une centaine de visiteurs. «C’est un public difficile à attirer, concède la coordinatrice générale. Nous avons engagé des moyens différents pour cette édition, avec les acteurs GLAJ-GE et A nous de jouer!: il y a un animateur, une tombola, un photomaton, un DJ, un bar.»
«On peut trouver le temps!»
Mélanie, 25 ans, est arrivée à Genève il y a trois ans et cherche à mieux s’intégrer tout en aidant les autres. Alvaro, étudiant de 21 ans en soins infirmiers, vient ajouter une corde supplémentaire à son arc. «S’engager n’est pas «lourd», j’en profite aussi! Quand je suis moniteur dans un camp, je participe aux activités. Quand je m’occupe des groupes à La lanterne magique, je découvre des films. Apporter du bonheur aux autres m’en apporte aussi à moi.» Julie, 19 ans, qui finit sa matu en deux ans, a du temps libre qu’elle veut mettre à disposition, notamment son samedi. «J’ai ciblé des organisations culturelles, parce que l’engagement est plutôt flexible, et la Croix-Rouge.» Lucile et Sven, un couple de jeunes architectes, viennent aussi mettre leur samedi à disposition.
Quant à Aureline, 22 ans, elle devait effectuer des heures de bénévolat dans le cadre de sa formation à la Haute École de travail social. «Mais je ne voulais pas m’engager sur une courte durée et disparaître alors même si j’ai fait mes heures, je continue à m’engager pour l’association «On va parler ensemble», qui offre un point de rencontre aux migrants pour pratiquer le français.
Enfin, Eliott, engagé à la Grève du climat et, depuis le début de son année sabbatique, à l’Espace solidaire Pâquis, veut se rendre utile «de manière concrète» pour des causes précises. «C’est aussi un enrichissement personnel. Quand je commencerai l’université, je veux poursuivre cet engagement, pour qu’il fasse partie intégrante de ma vie. On peut trouver le temps! Des causes comme le climat sont tellement importantes qu’on ne doit plus hésiter à s’impliquer.»
Maintenir l’engagement sur la durée
On parle beaucoup d’une «crise du bénévolat», chez les jeunes comme chez les plus âgés. Mais Andréa Quiroga réfute le terme. «Le désir de s’engager est toujours fort. Mais notre système demande beaucoup aux associations, leurs tâches deviennent toujours plus lourdes et la charge sur les bénévoles aussi. Les changements sociétaux font qu’on travaille davantage, et qu’en marge des charges professionnelles et familiales, on a moins de temps libre pour le bénévolat.»
Sandra Mayland ajoute: «On observe un appel d’air lorsqu’il y a des crises, comme durant la pandémie ou la guerre en Ukraine. Les gens ont besoin de se sentir acteurs. Ce qui est difficile, c’est de maintenir cet engagement sur la durée et que les volontaires ne se mobilisent pas seulement pour une seule cause, car les besoins sont partout.»
Pour découvrir les offres de bénévolat, rendez-vous sur www.genevebenevolat.ch.
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