
Le 9 mai, nous avons fêté les 70 ans de la Déclaration Schuman. Une Conférence sur l’avenir de l’Europe, «Future of Europe», devait être lancée ce jour-là mais a été reportée à septembre par la Commission européenne pour cause de crise sanitaire du Covid-19. Elle doit s’étaler sur deux ans. C’est l’une des principales priorités de la Commission, présidée par Ursula von der Leyen.
Les organisations de la société civile doivent occuper le champ du politique afin de créer une série d’événements parallèles à la conférence sur l’avenir de l’Europe. Ateliers, conférences, manifestations artistiques et théâtrales, lectures, festivals culturels, littéraires, musicaux feront partie des actions de cette conférence parallèle.
Cette initiative doit s’étendre impérativement au-delà des frontières de l’UE afin que les citoyens britanniques ou ukrainiens, par exemple, puissent participer à la conversation sur l’avenir de l’Europe. Cette conférence parallèle lancée par la société civile est la preuve de la méfiance des citoyens européens envers les institutions centralisatrices de l’UE. La majorité des citoyens européens veulent davantage d’Europe mais moins de Bruxelles, davantage de Parlement européen mais moins de Commission européenne. Tout ce qui vient de la commission apparaît maintenant au citoyen européen antidémocratique, déconnecté du réel, centralisateur et élitiste.
La crise sanitaire causée par le coronavirus annonce une crise économique et financière majeure qui va mettre le système néolibéral à terre. Nous devons dès maintenant penser à l’après-crise. Les inégalités, croissantes car l’économie a pris le pouvoir sur le politique, nous obligent à placer la dignité humaine au centre des valeurs européennes. Le banquier n’est pas là pour faire une politique sociale, il n’est même plus là pour aider et soutenir l’entrepreneur, le politique doit reprendre le contrôle sur l’économie en s’inspirant du modèle d’un État régulateur, stratège et protecteur au service de l’ensemble des citoyens et décentralisé dans une Europe plus sociale pour défendre les plus faibles. Peu de politiques européens savent nous parler de nos villes, de nos villages, de nos coutumes et de nos traditions. Il est temps de sortir des discours de plans comptables et de statisticiens!
Attention, l’UE n’est pas l’étape finale de l’intégration européenne, elle n’est qu’une étape et qui de plus s’est éloignée des idées de départ des pères fondateurs! Les citoyens ne sont pas simplement des statistiques; la technocratie et les errances d’un néolibéralisme prédateur ont mutilé la démocratie. Une nouvelle comptabilité pour nos nations européennes qui ne tient pas seulement compte du capital financier, mais aussi de l’environnement, du patrimoine culturel et surtout de la richesse humaine par le niveau d’éducation, par exemple, doit être mise en place.
*Directeur de l’ONG New Europeans
«Cette initiative doit s’étendre au-delà des frontières de l’UE»
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invité – L’avenir de l’Europe se joue maintenant