Nouvelle structureL’association least rêve de sauver la planète grâce aux arts
Ancienne directrice du festival far° à Nyon, Véronique Ferrero Delacoste inaugure un «laboratoire écologie et art pour une société en transition».

Pour Véronique Ferrero Delacoste, c’est la continuité dans le changement. Quand elle dirigeait le festival des arts vivants far° à Nyon – de 2010 à 2022 –, la diplômée d’arts visuels et de management culturel faisait déjà le pari du dialogue entre création et société. C’est que la Genevoise a chevillée au corps la conviction que la muse toute désignée pour inspirer la Cité est l’art lui-même. Si possible transdisciplinaire.
Qu’elle ait récemment été nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le Ministère français de la culture ne fait que renforcer sa mission. Une transition collective vers des comportements plus soucieux des urgences sociales et environnementales, la quinquagénaire l’encourage désormais à travers l’association least (pour laboratoire écologie et art pour une société en transition), dont elle vient de prendre les rênes.

Contre les modèles de production habituels, prôner par exemple le temps long dans les processus créatifs pourrait s’avérer riche d’enseignements au sein d’un système qui s’est clairement emballé. Ne pas soumettre ces processus à l’obligation de déboucher sur un résultat semblable. Aussi, les experts, scientifiques et artistes composant le conseil de least proposent-ils à la population de participer plutôt que d’assister à des spectacles. La «cocréation citoyenne» sera le credo de projets empreints d’écologisme, qui prendront la forme de résidences en Europe du Sud, de mentorats, d’ateliers ou d’échanges collaboratifs.
«L’agilité des artistes à inventer, à créer ou à poétiser le quotidien me paraît être une alliée dans le nécessaire changement de nos modes de vie.»
«L’agilité des artistes à inventer, à créer ou à poétiser le quotidien me paraît être une alliée dans le nécessaire changement de nos modes de vie. Plutôt que de subir les problématiques climatiques, sociales ou sociétales, elle y répond sans culpabilité par des actions dans le domaine du sensible», commente la timonière. À l’instar des deux entreprises déjà amorcées par la nouvelle entité.

D’un côté, «Vivre le Rhône» met en place «des pratiques de marche accompagnée, de tissage collectif, de rituels de soins, d’expériences somatiques et de cercles réparateurs afin de reconnaître ses droits au fleuve». De l’autre, «Common Dreams: Floatation School» permet à des collégiens de réaliser une «île refuge» sur le lac, où s’établissent de nouvelles valeurs communautaires. Un troisième projet d’écologie urbaine, «Vergers de rue», impliquera prochainement les citoyens qui le demandent.
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